Un des meilleurs moyens que puisse employer le gouvernement, pour résister à la faction jésuitique ultramontaine et s’opposer à l’empiètement de l’autorité spirituelle du clergé, est de comprimer les intrigues et les cabales des congréganistes, si dévoués aux pères de la foi, et qui, par l’influence des coteries et des confréries, parviennent à obtenir toutes les places et tous les emplois ; il faut qu’il surveille autant qu’il est possible, les prêtres et les jésuites qui entourent les grands, excitent parmi eux les passions ambitieuses, et cherchent avec hypocrisie à fanatiser et à séduire toutes les classes les plus distinguées, ainsi que les moins éclairées, afin d’augmenter et de fortifier le pouvoir de l’autorité spirituelle.
Cela est rare ; on déchire un bon Prince, un père sage, un mari fidèle, dont tout le crime est de s'opposer à une vie licencieuse ou à une folle passion.
Le crédit de la vertu approche t-il de celui des passions ? […] L’art insidieux qu’un appelle décence, de déguiser & faire goûter le désordre des passions sous des termes choisis, pleins de politesse, d’élégance & d’harmonie où il a été le plus grand & le plus dangereux maître : art funeste qui fait sa gloire dans le monde & qui fait l’objet de son repentir.