Voilà l’image de ce qui se passe aux nouvelles Pièces. […] Passons du raisonnement à l’expérience. […] Il n’y avait aucune assemblée commune pour les deux sexes ; ils ne passaient point la journée ensemble. […] En attendant, laissons, s’il le faut, passer la nuit à boire à ceux qui, sans cela, la passeraient peut-être à faire pis. […] La nôtre, qui n’a pas la même ressource, ne saurait se passer de cet intérêt.
Un étranger, un sourd, qui n’entendroit pas les discours, mais verroit ce qui s’y passe, y trouveroit les mêmes écueils, où son innocence feroit naufrage. […] En faisant passer dans la tragédie l’excellente morale de ce juste, le touchant Eurypide laissa les hommes tels qu’ils étoient. […] L’enthousiasme a passé ; personne ne s’est plus avisé de le traduire & de le jouer hors de la France, & ce n’est plus même en France que magni nominis umbrâ, qu’on encense par habitude. […] Il faut n’avoit pas quarante ans pour en douter, & en avoir passé quatre-vingt pour le croire. […] Il passe sous silence le Tartuffe, piece infame, pour laquelle Moliere a tant combatu.
La moindre ne porte pas moins l’empreinte de la majesté, et le caractère de la sagesse éternelle ; un point, une virgule, ne passeront pas sans être accomplis ; « iota unum, aut unus apex ». Le ciel et la terre passeront plutôt : « Cœlum et terra transibunt, verba autem mea non præteribunt. » Le travestissement de l’Ecriture la rend insensiblement méprisable. […] Mais ce premier feu étant passé, on rendit justice à l’Auteur et à la pièce, en les oubliant tout à fait. […] Ces quatre vers étaient-ils bien dignes de Corneille, qui passait pour avoir de la religion ? […] Il chante des chansons galantes et des cantiques, il passe de la tragédie d’Athalie aux fourberies de Scapin ; c’est un homme ivre qui ne sait ce qu’il fait : « Sicut spinæ in manu temulenti, sic in ore stulti parabola. » Est-ce au mondain à faire l’éloge de la vertu ?