En est-il un pareil à celui qui m’anime ? […] C’est-là qu’un jeune Aiglon qui n’a point de pareil D’un regard assuré voit l’éclat du Soleil : Montre une Ardeur pour luy, que rien ne peut éteindre ; Et tout haut qu’il puisse être espère de l’atteindre. » MELPOMÈNE. […] Retrouve en sa faveur une Plume pareille A celle dont le Ciel fit présent à Corneille ; Et pour lui faire un sort aussi beau que le sien Prête lui ton secours, et réponds-lui du mien. […] « Le Ciel à peu de Gens fait de pareilles grâces. […] Dans les Siècles passés comme au Siècle où nous sommes La Nature était lente à faire de Grands Hommes ; Et l’aimable Thalie a longtemps à pleurer Avant que son malheur se puisse réparer, etc. » Voilà, Madame, tout ce que j’en ai retrouvé, et c’en est assez pour vous faire connaître combien je voyais de difficulté à mettre de pareils Noms sur le Théâtre.
Un Frère est assez barbare pour envoyer à son Frère une boète remplie de poudre, & disposée de façon qu’en s’ouvrant elle fasse périr le malheureux objet de sa rage ; nous en sommes assurés ; pourtant un pareil tableau mis sur la Scène, révolterait tous les Spectateurs ; parce qu’il peindrait des choses trop éloignées de la Nature : il est possible qu’un Père, livré au fanatisme, ait pendu lui-même son Fils, mais on refusera toujours de croire une pareille probabilité. […] Un Spectacle si naïf, si simple, devrait-il tomber dans de pareilles fautes ? […] Ne traiterait-on pas de fou, le Manant qui éxigerait un pareil service de la bonté de son Seigneur ?
Un Homme qui dans une Place publique raconte en gémissant une avanture cruelle, se voit bientôt environné d’auditeurs, parce que tout tant que nous sommes, nous trouvons un secret plaisir à voir où à entendre raconter les malheurs de nos pareils. […] Le Plaisir de voir nos pareils dans la peine nous saisit malgré nous ; ce que prouve S. […] Notre ame n’est jamais si contente que quand elle est dans une grande émotion, & la Nature a mis en nous une très-grande facilité à être émus, non pour nous rendre barbares, mais pour nous rendre au contraire secourables à nos pareils. […] C’est donc, suivant un ordre établi par la Nature, que nous sentons du plaisir, comme le dit Lucrece, à voir nos pareils dans un malheur dont nous sommes exemts ; & nous trouvons un autre plaisir dans la compassion que nous avons pour eux. […] La qualité des Spectateurs que les Poëtes d’Athenes avoient à émouvoir, les obligeoit, comme je le ferai voir dans la suite, à employer de pareils moyens, qu’ils employoient cependant avec sagesse, puisqu’ils écartoient les meurtres de leurs yeux.