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105. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

D’une part on m’assure que ces sortes de divertissements sont criminels ; d’autre part on soutient qu’ils sont exempts de péché. […] Chrysostome, que la maniere dont s’est expliqué Jesus-Christ sur tout ce qui nous scandalise et qui nous devient une occasion de péché. […] Cause du péché, occasion du péché, distinctions subtiles, mais inutiles. Si je peche par occasion, je peche, et je me damne aussi-bien que si j’avois autrement péché. Dieu m’oblige donc aussi étroitement à fuir l’occasion du péché que la cause du péché, quelque avantage d’ailleurs et quelque raison même de nécessité que cette occasion puisse avoir pour moi.

106. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

.° C’est une indécence scandaleuse qu’une femme mariée fasse les plus impudentes & les plus séduisantes avances pour faire tomber dans le péché un homme dont elle connoît la foiblesse, sous prétexte de le démasquer. […] Il y a là deux péchés mortels, même dans la morale la plus relâchée ; 1.° de paroître consentir positivement au péché, ne fut-on pas dans le dessein de le commettre ; 2.° de faire positivement tout ce qui peut y faire tomber un autre. […] Les conversations licentieuses sont toûjours dangereuses à entendre ; inutiles aux gens de bien, qui détestent le crime, elles ne peuvent que les révolter & les affliger ; pernicieuses aux méchans, elles les confirment & les réjouissent ; funestes, elles ébranlent les gens indifférens, leur apprennent le péché, les familiarisent avec lui : Corrumpunt bonos mores colloquia prava, même celles des méchans. […] C’est le scandale commun à toutes les comédies : on commence par enseigner, offrir, mettre en action le péché, pour en venir au foible & tardif correctif de quelque mot de vertu, qui ne réparera jamais le coup mortel qu’ont porté au fond du cœur les attraits & les embellissemens du vice, & à la vertu le ridicule & les ombrages répandus sur ceux qui la pratiquent, dont on engourdit le zèle, énerve les bons exemples, détruit le crédit, affoiblit les exhortations, & empêche par respect humain d’embrasser les exercices. […] Voilà de quoi rassurer une jeunesse timide qui craint pour son honneur, & de quoi faire bien des célibataires qui sans être dévots goûtant des plaisirs sans peur, rendront la débauche inutile, & ne feront aucun aucun mal, puisqu’il n’y a de péché que dans le scandale.

107. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

« à considérer Jésus l’auteur et le consommateur de notre foi : ce Jésus, qui ayant voulu prendre toutes nos faiblesses à cause de la ressemblance, à la réserve du péché » Ibid, IV, 15. […] Je ne m’en étonne pas : car nos douleurs et nos tristesses sont très véritables, puisqu’elles sont de justes peines de notre péché : mais nous n’avons point sur la terre depuis le péché, de vrai sujet de nous réjouir : ce qui a fait dire au Sage : « J'ai estimé le ris une erreur, et j’ai dit à la joie : pourquoi me trompes-tu ? 

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