Mais cela paraît particulièrement dans le luxe de leurs Habits, dans la magnificence de leurs Festins, et dans la pompe de leurs Spectacles : Car quand ils se montrent à leurs Sujets dans quelques occasions extraordinaires, ils doivent prendre ces ornements qui semblent être consacrés aux cérémonies publiques ; Ils sont obligés d’emprunter l’éclat des Perles et des Diamants pour éblouir les yeux des Spectateurs, et de ne rien oublier de tout ce qui peut entretenir la Majesté de leur Personne, et l’admiration de leurs Sujets.
Statues, estampes, éditions, fêtes, dédicaces, rien n’est oublié. […] Mais depuis que les magistrats oublient leur dignité jusqu’à peupler le théatre & les loges, ces sages réglemens sont oubliés ; &, par une suite nécessaire, on s’éveille, on se leve, on donne audience fort tard, les affaires sont mal instruites, & lentement expédiées, le bureau de l’homme-d’affaires, la boutique du marchand, l’église, le chœur, sont déserts. […] Il y a aucune étincelle de bon goût (dit Voltaire), aucune connoissance des regles : ce ne sont que des absurdités barbares, des irrégularités grossieres, des obscénités révoltantes, où étincellent des morceaux pleins de force, de sentimens nobles, de situations touchantes, des scènes supérieures, des écarts brillants, dont les anglois sont enthousiasmés, qui font, selon eux-mêmes, oublier les défauts de bienséance, de vraisemblance, d’irrégularités, & en dédommagent parfaitement.
N’avez-vous oublié de votre ancienne discipline que la privation des spectacles qu’elle vous avait interdite, et les aumônes qu’elle vous obligeait de faire ?