De là, cependant, les monastères de la Thébaïde : et c’est dans l’oisiveté de cette vie toute contemplative qu’ont pris naissance ces dogmes d’absurde intolérance, fruits de mystiques élucubrations, et qui, faisant oublier la morale de l’Evangile, l’ont remplacée par des jeûnes, des tortures, des mutilations. […] Rien n’est changé dans le sacerdoce, et l’on peut dire aussi des prêtres toujours romains, qu’ils n’ont rien oublié, qu’ils n’ont rien appris b. […] Ils oublient que celui qu’ils disent être leur maître a consacré ces réunions par sa présence, et que le vin ayant manqué, par le trop grand usage qu’on en avait fait, il n’en a pas moins changé l’eau en vin. […] [NDE] Rappel de Talleyrand, qui a dit, en parlant des nobles: « Ils n'ont rien appris, ni rien oublié. » c.
Les Confrères s’oublièrent. […] L’un est un homme de bien qui s’oublie, l’autre un scélérat qui se contrefait. […] Ces fictions dévotes, dans le goût de leur temps, peuvent avoir édifié quelques bonnes âmes, mais sont depuis longtemps oubliées. […] Fuir les occasions, les rechercher ; mortifier ses sens, les satisfaire, s’occuper de la présence de Dieu, l’oublier ; veiller sur soi, se dissiper ; penser aux fins dernières, en écarter l’idée ; s’humilier et se détacher de tout, nourrir l’orgueil, l’ambition, la cupidité ; pardonner, se venger ; plaire à Dieu, plaire au monde, etc., voilà deux morales dont la religion et la comédie présentent le contraste perpétuel.
Tant de prix académiques de tant d’especes : Science, Eloquence, Poésie, Musique, Peinture, Sculpture, Chirurgie, Agriculture, Dessein, & notamment prix Dramatique, établi depuis quelques années, & accordé pour la premiere fois, au sieur du Beloy ; bourgeois de Calais ; & ces innombrables académies ou écoles, pour toutes sortes d’objets, ont bien pu faire naître dans une Cour toute Française, l’idée d’une école dramatique, pour la représentation ; on y joindra bien tôt aussi l’académie de musique, de la danse, de poésie, on en fera une Université théatrâle, avec les quatre facultés, les assemblées de ce corps gravissime de l’amplissime Recteur, des savantissimes Professeurs, des illustrissimes Docteurs, de ces méritissimes Licenciés, Bacheliers, comédiens, formeront une jolie scéne, qu’ouvrira un bedeau avec sa masse ; on n’y oubliera pas les écolieres & les régentes des actrices, qui ne sont pas moins nécessaires que les acteurs, soit qu’on les incorpore dans les classes & les corps des acteurs ; soit qu’on en fasse une université fémelle, séparée avec ses facultés, ses suppots, ses appartenances, ce qui seroit plus décent, mais qui exerceroient moins les uns & les autres, que s’ils prenoient leurs leçons & faisoient ensemble leurs exercices académiques. […] Pour les tragédies, on ne nomme que Racine, on oublie Corneille, Voltaire & Crebillon, qui n’en seront pas contents, & on ne parle ni de l’opéra, ni du doucereux Quinault. […] Ce ne fut pas le seul spectacle où le Pontife oublia la Sainteté de la Thiare, ce fut une tâche dans un Pontifiat que de grands événemens ont rendu célébre. […] Il lui fit un bon accueil à l’ordinaire, il parut avoir tout oublié ; il l’invita à dîner, & voulut le servir de quelque plat excellent. […] Auberi, dans son histoire des Cardinaux, n’en fait pourtant pas mention & on en trouve peu d’exemples ; on croit bien que ces brillantes dédicaces ne sont pas oubliées dans le Récueil de ses œuvres.