L’épitre dédicatoire au Duc d’Orléans d’une de ses piéces très-médiocre est fort singuliere : Je ne fais point d’excuse à votre Altesse pour le genre d’ouvrage que j’ose mettre sous vos auspices. […] Malgré tous ces retranchemens, il n’y reste que trop encore de morale lubrique, d’images lascives, de sentimens très-peu conformes aux bonnes mœurs, & fort déplacés, j’ose le dire, dans la bouche d’un sage & d’un Ministre, & dans les oreilles d’une grande Princesse.
Je n’ose pas vous parler des offenses que souffre la pudeur ; j’ai cru néanmoins qu’il n’était pas mal à propos de vous en dire quelque chose qui vous fasse mieux juger des injures qu’on y fait à cette vertu. […] Oseriez-vous défendre et soutenir comme innocent un exercice, qui ne respire qu’orgueil et qu’impudicité ?
Car y a-t-il rien de si déshonorable au Christianisme, et si opposé à la sainteté de notre Religion, que de voir des gens excommuniés par l’Eglise, oser impudemment faire le personnage d’un Saint, et d’en contrefaire les actions ? […] Après cela notre Défenseur de la Comédie osera-t-il dire qu’elles sont toutes honnêtes et toutes bonnes.