Le nouveau Théâtre nous offre-t-il tant de diversités, tant de beautés réunies ? […] Des Génies offrent des choses aussi nobles, des événements aussi prodigieux, que les Hèros & les Dieux de la mythologie. […] Son genre éxige absolument du Spectacle & de la variété, sans quoi il serait d’un ennui insupportable ; & un fait pris dans l’Histoire n’offre pas toujours un champ assez vaste. […] Admette blessé est sur le point de mourir ; sa femme s’offre généreusement à perdre la vie afin de conserver la sienne. […] On ne peut disconvenir que le Spectacle du grand-Opéra ne soit magnifique ; celui de l’Opéra-Bouffon n’offre sûrement rien qui soit digne de lui être comparé.
Les prêtres publics y célèbrent des sacrifices le 7. de Juillet ; et le grand prêtre du mont Quirinal avec les vestales en offre le 21. du mois d’Août. […] mais c’est que les sacrifices qu’on offre aux idoles sont offerts aux démons qui habitent dans ces idoles ; soit qu’elles représentent les morts, ou ce qu’on appelle des Dieux. […] Ainsi nous ne détestons pas moins les temples des dieux, que les sépulcres des morts : nous n’approchons point des autels de ceux-là ; nous n’adorons point les images de ceux-ci : nous ne faisons ni des sacrifices aux uns, ni des offrandes aux autres : nous ne mangeons ni la chair des victimes immolées aux premiers, ni les viandes offertes sur le tombeau des derniers ; parce que nous ne pouvons participer en même temps à la cène du Seigneur, et à celle des démons. […] aux parasites du démon la vaine satisfaction de s’engraisser des mets qu’il leur offre : qu’ils se rendent exactement aux lieux des spectacles, où leur patron les invite. […] Le christianisme vous en offre une infinité.
La dépravation n’y fut jamais plus grande que pendant la peste, au lieu de la craindre, on alloit la chercher par le crime, avec les femmes pestiférées, & on se donnoit par le même coup une double mort, du corps & de l’ame, jusques dans les hôpitaux des pestiférés, les femmes mourantes n’étoient pas en sureté dans leur lit ; les hommes ne l’étoient pas davantage, il venoit des femmes de la ville leur offrir le crime, & les malades entr’eux ayant la mort dans le sein, se portoient & recevoient de nouveaux coups. […] Dans le siécle de Louis XV, il parle encore de cet événement, pour diminuer la gloire de Louis XIV, en faveur de l’Impératrice qu’il met fort au dessus de ce Prince, dans la guerre pour l’élection de l’Empéreur ; les troupes Autrichiennes prirent la ville de Genes, qui lui avoit déclaré la guerre, le Sénat craignant que la Reine de Hongrie ne demandât une ambassade pareille à celle qui fut faite au Roi de France, & sans attendre les ordres, se hate de la lui offrir.