Porée est un homme sage, ferme & modeste, qui examine d’abord en Métaphysicien, comme les Théologiens scholastiques, si dans la spéculation le théatre envisagé dans sa nature comme la représentation d’une action humaine, ne peut pas être tourné au bien, & devenir une école de mœurs, comme l’histoire qui rapporte ces actions, la peinture qui les met sous les yeux, la philosophie qui en raisonne, la poësie épique ou lyrique qui les chante (c’est l’abstraction métaphysique de S. […] Lamothe-Houdard, qui l’avoit suivi dans ses égaremens, l’imita dans son retour, & plût-à-Dieu que tous les Poëtes lyriques ouvrissent enfin les yeux sur le mal qu’ils sont au public & celui qu’ils se font à eux-mêmes ! […] quelle étude pour flatter les yeux & blesser les cœurs ! […] La scène perdroit son agrément sans cet artifice ; elle languit, si elle n’excite les passions ; on veut être ému, & on ne pardonne pas aux Acteurs qui ne savent pas troubler notre repos & altérer notre innocence ; tout y concourt à séduire l’ame & à l’amollir ; le cœur, conduit par les yeux & par les oreilles, s’attache ; la raison suspendue se tait ; la religion n’est plus entendue dans un si grand fracas de plaisirs. […] Une salle, le rendez-vous de tous les gens de plaisir & sans mœurs, où brille un luxe étudié, & tout ce que l’art de la parure a de plus rafiné, où les yeux trouvent rassemblé tout ce qui est le plus à craindre, où à ces périls muets & tranquilles se joint le poison des entretiens secrets les plus libres, n’est-elle pas l’écueil le plus redoutable ?
Quels objets ridicules aux yeux des fous et des libertins ! […] Le deuil de tous côtés se présente à nos yeux. […] Dans vos yeux enflammés, je lis votre colère ; Puisque de vos sujets vous me dites le père, C’est ainsi que mon cœur a dû parler pour eux. […] Remettons votre Note sous les yeux du Public. […] Bien plus, il me semble qu’il serait héroïque de préférer à l’Empire une femme vertueuse comme Bérénice et Titus cédant à l’ambition plutôt qu’à une passion si légitime se dégrade à mes yeux.
Ne leur mets-je pas plus vivement sous les yeux les principes qu’ils ne doivent jamais oublier ? […] La réfléxion vient bientôt déssiller les yeux ; elle fait sentir combien l’on a tort de chercher à briser les chaînes que la Raison & la Nature donnèrent au génie, afin qu’il puisse toujours les suivre.