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263. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

[NDE] Double sens : bien née et courageuse.

264. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

J’aime à voir plaindre l’infortune d’un grand homme malheureux ; j’aime qu’il s’attire de la compassion, et qu’il se rende quelquefois maître de nos larmes : mais je veux que ces larmes tendres et généreuses regardent ensemble ses malheurs et ses vertus, et qu’avec le triste sentiment de la pitié nous ayons celui d’une admiration animée, qui fasse naître en notre âme comme un amoureux désir de l’imiter.

265. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

On a peine aussi à croire que des Prêtres et des Religieux aient jamais prostitué la Sainteté de leur état à de semblables badineries, du moins cela n’est-il pas de nos usages ni du génie des Français ; et cela ne pourrait peut-être convenir qu’à des Nations qui naissent comédiennes, et en qui la Nature, pour ainsi dire, demeure plus forte que la Grâce. […] Les Comédiens doivent donc être mis aujourd’hui au nombre des honnêtes gens ; et ils y sont si bien, que la Comédie ne fait point dégénérer la Noblesse : témoin Floridor, qui fut un des plus grands Comédiens que la France ait eus, qui était Gentilhomme, et qui dans la recherche de la Noblesse fut reçu à faire preuve de la sienne.» […] Il en prend son Ami à témoin, il insulte à ceux qui ne sont pas de son avis ; et il traite de Réformateur un des plus grands hommes du siècle, parce qu’il soutient que dans les Comédies d’aujourd’hui il y reste toujours quelque chose de la première corruption des Spectacles ; et que d’y assister, c’est s’exposer à faire naître des passions que les Chrétiens sont obligés de réprimer avec toute l’application dont ils sont capables. […] On ne devrait pas même lire l’Ecriture sainte, puisqu’elle est la cause innocente de toutes les Hérésies, qui, selon saint Jérôme, naissent pour l’ordinaire d’une parole mal entendue ou malicieusement expliquée.» […] Ceux donc qui jouent la Comédie, sont d’honnêtes gens qui se sont destinés à cet emploi, et qui s’en acquittent sans scandale, et avec toute sorte de bienséance, à moins que parmi eux il ne s’en trouve de malhonnêtes, de même qu’en toute autre profession : alors leur malice naît de leur propre corruption, et non pas de leur état, ni de la profession dont ils se mêlent, puisque tous ne leur ressemblent pas.

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