Ce mot qui chez les Catholiques marque un degré de ferveur & une sorte de misticité extraordinaire que Jurieu combattit dans un livre exprès, ne signifie chez lui qu’une piété commune nécessaire à tout le monde pour être sauvé ; on ne peut le soupçonner de rigorisme, la morale des Protestans en est si éloignée ; que dans le même temps M. […] Moliere eût manqué son but s’il n’eut fait ressembler son imposteur aux hommes de bien ; on n’est hypocrite que pour avoir l’extérieur & l’apparence de la vertu qui cachent le vice, mais cette ressemblance tournée en ridicule, rend suspect le véritable homme de bien, & dégoûte de la vertu qui peut si aisément être suspecte ; quand ensuite Louis XIV la permit, il fit changer le nom de Tartuffe en celui d’Imposteur, parce que ce mot qui est de son invention est un de ces mots imitatifs qui peuvent s’appliquer au bien & au mal ; ce mot peint un homme doucereux & affecté, qui peut être bon ou mauvais, & qui fait une confusion dangereuse du vice & de la vertu. […] Eile y a semé quelques traits de morale, d’histoire, de politique très-superficiels : il est vrai, mais qui supposent quelque lecture, & qui sont comme le passeport de l’inépuisable coquetterie qui en fait le tissu, & qui n’est propre qu’à allumer les passions, à justifier & faire goûter la galanterie & repaître l’imagination d’objets dangereux, ou un mot à corrompre le cœur. […] Dans le même temps tous les livres des Protestans reprochent aux Catholiques l’invocation des Saints comme une idolatrie, parce qu’ils se servoient en latin & en françois du mot adorer les Saints qu’ils se mettoient à genoux, brûloient de l’encens devant leurs images élevées sur des autels, comme si on employoit le titre de Saint pour les grands hommes du Paganisme : Saint Socrate, Saint Pluton, ce qui n’est pas plus propre aux habitans du Ciel que l’adoration, les sacrifices dûs à la divinité. […] Frivolité d’idées, frivolité de langage, frivolité de caractère, frivolité de conduite ; on glisse sur tout ; la plus légère ressemblance suffit pour lâcher quelque saillie, quelque compliment qu’on croit un bon mot, qu’on juge élégant, qui amuse un instant.
Ce sont les mots propres de leur Canon. […] Le mot est masculin. […] Le registre, la liste (le mot est féminin). […] Le mot est féminin. […] En rapprochant le mot « scandale » du mot « éclat », Vincent prend sans doute le premier en son double sens, actuel et religieux.
Les Italiens nous l’ont eu donné, ou du moins familiarisé : & ce qu’ils appellent Balare, est la mesme chose que ce que nous entendons par le mot de dancer. […] Il en est de deux sortes : Les vns en ont un passager & si i’osois user du mot de Montagne, prinsautier, qui frape d’abord qui saute aux yeux, & qui s’evanoüit aussitôt. […] Autrefois on fredonnoit à perte d’haleine, & le gosier soufroit plus pour un mot, qu’aujourd’huy pour un motet. […] Ie n’entends pas toutefois par ce dernier mot de belle Dance, ce rampant mol & paresseux, que les corps foibles & abbatus ont introduit dans les Bals. […] Le Cirque, les Theatres, Amphitheatres, les Lacs & Naples, & Lion, aussi bien que Rome, ont veu & ont servy de Scene à des Combats Ludicres, pour user du mot Latin.