/ 250
224. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Les choses n’ont point changé, quoique la politesse française, une police chrétienne, la piété de Louis XIV, le zèle des Ministres de l’Eglise, y aient répandu un vernis de décence.

225. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

C’est le jugement que vous portez de la doctrine de nos Ministres en matière de foi. […] Les Ministres de Genève n’ont pas besoin de la plume d’autrui pour se défendre4 ; ce n’est pas la mienne qu’ils choisiraient pour cela, et de pareilles discussions sont trop loin de mon inclination pour que je m’y livre avec plaisir ; mais ayant à parler du même article où vous leur attribuez des opinions que nous ne leur connaissons point, me taire sur cette assertion, c’était y paraître adhérer, et c’est ce que je suis fort éloigné de faire. Sensible au bonheur que nous avons de posséder un corps de Théologiens Philosophes et pacifiques, ou plutôt un corps d’Officiers de Morale5 et de Ministres de la vertu, je ne vois naître qu’avec effroi toute occasion pour eux de se rabaisser jusqu’à n’être plus que des Gens d’Eglise. […] Vous avez vu dans votre propre pays, la ville de Marseille se défendre longtemps d’une pareille innovation, résister même aux ordres réitérés du Ministre, et garder encore, dans ce mépris d’un amusement frivole, une image honorable de son ancienne liberté. […] [NDA] Il faut se ressouvenir que j’ai à répondre à un Auteur qui n’est pas Protestant ; et je crois lui répondre en effet, en montrant que ce qu’il accuse nos Ministres de faire dans notre Religion, s’y ferait inutilement, et se fait nécessairement dans plusieurs autres, sans qu’on y songe.

226. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

La comédie, dit-il, allume le feu des passions ; les Ministres de la Réligion la défendent ; dans la conscience on ne doit pas conclure de la tollérance publique, qu’il soit permis d’y aller ; si le théatre offre des avantages, il offre des dangers : l’autorité publique qui ne voit les objets qu’en grand, par des vues générales, croit devoir permettre cette école du ridicule, pour le délassement du citoyen, l’encouragement du génie & l’honneur de la nation ; mais en l’interdisant pour la conscience, on aura parlé en chrétien, en homme raisonnable.

/ 250