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19. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Ce Ministre efface le Roi, il est plus grand que lui, & le Roi lui doit tout. […] Que le Ministre est grand ! […] Venant de passer la nuit avec sa maîtresse, il ordonne à son Ministre de lui compter cent mille écus. […] Qu’étoit-il auprès de Coligni son maître, d’Alexandre Farnese, de Sulli son ministre ? […] Au lieu de s’assurer de sa personne, le ministre de Philippe va lui faire confidence de ce secret d’état.

20. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

de Maurepas ce sage ministre plein de religion, de vertus, consommé dans les affaires par l’expérience, l’âge & l’adversité ; que le Roi a rappellé pour l’aider de ses conseils, & qui est si capable de lui en donner. […] Le jeune Prince qu’on a la témérité de comparer à Hyparque, & le sage Ministre à ce frivole poëte, doivent-ils savoir gré à l’auteur d’un éloge si déshonorant ? […] Voici un éloge sur un autre ton, que fait de ce sage Ministre une actrice célebre (la Marquise de Pompadour) qui lui fait plus d’honneur que les bouffonneries du Sr Dorat. […] Irritée à l’excès, la Marquise, qui en fut instruite, manœuvra si bien que le Ministre fut disgracié, Après la mort de Louis XV il a été rappellé par son Successeur de la maniere la plus glorieuse. Le théatre a voulu réparer les torts de l’actrice, par les honneurs qu’il a rendu au Ministre, & qui sans doute en sont un grand dédommagement.

21. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Elisabeth avoit un mérite supérieur au sien, elle savoit régner, ménager tout le monde, se contenir, se consulter, choisir ses Ministres, & les faire agir ; elle fut accréditée dans les Cours étrangères, s’y fit craindre. […] Sortie de Tutele, mais consultant encore ses cinq Ministres, elle gouverna aussi bien elle-même, elle avoit de la bonté, de la franchise, elle étoit économe, ne faisoit point de dépense inutile, elle avoit l’humeur guerrière, dans le goût des peuples du nord. […] On se voyoit à la veille d’une grande guerre, n’ayant rien pour en soutenir les frais ; les revers si ordinaires à la guerre, pouvoient aisément flétrir ses lauriers, dont les Ministres & la Reine avoient ceint plusieurs fois son front. Ces Ministres formés de la main de son père, étoient morts ou vieillis, & les baladins qui l’environnoient n’étoient point faits pour les remplacer ; c’étoit un parti nécessaire que celui de la retraite pour conserver sa gloire. […] pour écarter tout soupçon de changement, elle affecta plus de dévotion pour les exercices Luthériens, & communia plusieurs fois de la main des Ministres, & à leur manière, peu de jours avant son départ.

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