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539. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

Il me paraît donc qu’il faut convenir que, si la réformation n’était pas indispensable par tant d’autres motifs, celui de l’éducation des enfants serait seul assez puissant, pour en faire sentir la nécessité ; et pour en déterminer l’exécution : mais tout conspire également à démontrer cette nécessisité : car, s’il est essentiel de garantir la jeunesse du risque, il ne l’est pas moins de mettre en sûreté la modestie du sexe, et de contenter la délicatesse des honnêtes gens.

540. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Saint Cyrille Patriarche de Jerusalemc, saint Salvien Evêque de Marseilled & saint Isidore Evêque de Sevillee, parce que nous y avons renoncé dans le Baptême ; Lactance Firmienf, parce qu’étant des occasions de vices & ne servant qu’à corrompre les mœurs, elles sont non seulement inutiles pour nous conduire à la vie bienheureuse, mais elles sont même extrémement nuisibles ; saint Ambroiseg, parce qu’elles sont vaines ; saint Jerômeh, parce que nous ne devons pas mettre nostre joïe dans les plaisirs du monde. […] « Défendons (dit-il) à toutes personnes de quelque état qu’ils soient, d’aller par Villes, Citez, Forêts, Bois, Bourgs & chemins armez de harnois secrets, ou apparens, seuls ni en compagnie, masquez, ne déguisez, sous quelque cause que ce soit, sur peine de confiscation de corps & de biens, sans aucune exception de personnes. » « Défendons à toutes personnes de recevoir, logerc, ne receler telle maniere de gens, soit par forme de logis & hosteleries, en leurs maisons privées, sur les autres peines : ainsi nous le viennent dire, ou à nos Lieutenans, Gouverneurs, Justiciers & Officiers plus prochains des lieux, où ils auront été trouvez, sur peine d’être dits complices & fauteurs & punis de pareille peine. » « Voulons que la moitié des confiscations soit donnée aux dénonciateursd sans autre declaration ne don adjugée. » « Donnons pouvoir à tous ceux qui trouverront tels personnages armez & déguisez, les prendre, arrêter & saisir au corps ; & s’ils se mettent en défense, assembler par tocquesin ou autrement les Peuples & Communautez, & leur courir fus en maniere qu’ils puissent être puns & apprehendez, & mis prisonniers en justice. » « Et si par leur rebellion, défensea, desobéïssance, aucuns étoient à la caption tuez & occic, voulons que de ce ne soit aucune chose improperée à ceux qui auront ce fait, ne qu’ils encourent aucune peine corporelle ou pecuniaire, d’obtenir grace, remission ou pardon consequemment reprins ni aprehendez en Justice. » « Défendons (dit Charles IX. dans une Ordonnance du 5.  […] Y-a-t-ïl une folie pareille à celle qui porte les hommes à s’habiller en femmes par un honteux déguisement, à défigurer leurs visages par des masques, qui sont capables de faire peur aux démons ; ou enfin à mettre impudemment son plaisir à chanter les loüanges des vices, avec des vers lâcifs, & avec des postures tout-à-fait ridicules & impertinentes ? […] & dont ce Règlement est tiré en partie, ils mettent les danses au nombre des dissolutions.

541. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

Il faut sans doute mettre dans ce rang tout ce qui sert aux spectacles ; par exemple, le cirque, le lion, les forces du corps, et les agréments de la voix. […] Enfin si c’est Romulus qui a introduit cet usage chez les Romains ; il doit sans doute être mis lui-même au nombre des autres idoles ; s’il est vrai qu’il est le même que Quirinus. […] Celui qui se trouve saisi d’horreur en voyant le cadavre d’un homme mort d’une mort naturelle, se fait un plaisir dans l'amphithéâtre de repaître ses yeux de la vue d’un corps, dont les membres tout déchirés, et mis en pièces, nagent encore dans le sang qu’il a répandu. […] Je ne dis rien de celui qui pousse un autre au-devant d’un lion ; afin de paraître moins homicide, que la bête féroce qui le met en pièces. […] aux parasites du démon la vaine satisfaction de s’engraisser des mets qu’il leur offre : qu’ils se rendent exactement aux lieux des spectacles, où leur patron les invite.

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