C’est même, en fait de goût, une espéce de maxime : on s’occuppe plus volontiers du Portrait que de l’Original, du Tableau que de l’objet, de l’image que de l’idée. […] Chez celui-ci c’est une politique d’intérêt, & chez l’autre une maxime de sagesse. […] Les images n’y sont-elles pas plus vives, les tours plus relevés, les traits plus frappés ; les caractéres plus grands, les principes plus beaux, les maximes plus délicates ? […] La morale enfin n’est pas sans intérêt aux Spectacles en ce que les principes & les maximes qui s’y débitent, respirent toujours la sagesse & la droiture. […] En fait d’amour l’exemple est impuissant, les leçons sont vaines, les maximes inutiles.
C’est une maxime certaine parmi les Casuistes, qu’un homme doit réparer autant qu’il le peut le scandale qu’il a causé, s’il veut obtenir le pardon de ses péchés : qu’il faut restituer ce que l’on a pris, pour que notre crime nous soit remis, selon ces paroles de Saint Augustin : « Non dimittitur peccatum, nisi restituatur ablatum ». […] Ces maximes sont certaines dans la Religion que nous professons, et on s’abuse très grossièrement, si après avoir rempli le monde de Romans, de Comédies, de Nouvelles amoureuses, etc. on se persuade de réparer suffisamment le scandale public en faisant en vers ou en prose quelque petit ouvrage de piété.
Les spectacles sont pour eux des écoles de vice, des lieux privilégiés destinés à irriter leurs passions, des écueils où leur innocence, attaquée par leurs yeux, par leurs oreilles, séduite par les maximes d’une morale lubrique et par des danses lascives, s’expose à des naufrages continuels. […] Les Français furent heureux tant qu’ils furent unis, tant qu’ils eurent du respect pour la religion et les lois, tant qu’ils aimèrent leur Dieu et leur roi ; mais, dès que les théâtres retentirent des maximes impies et libertines, leur bonheur disparut avec leurs vertus.