La seule vie de ce grand Prophète, ainsi que celle de son successeur Élisée, fournissent plus d’idées véritablement grandes que tous les théatres du monde ; ce feu qui tombe du ciel sur la victime & sur ses ennemis, cette pluie refusée pendant trois ans, qui tout à coup inonde les campagnes ; cette vision sur la montagne du Carmel ; ce courage à faire aux Rois de la part de Dieu les plus vifs reproches, & à leur prédire les plus grands malheurs ; cette chûte affreuse de la maison d’Achab & de l’Actrice Reine Jézabel ; ces résurrections des enfans de deux veuves ; cette victoire incroyable sur les Rois de Sirie ; ce siege de Jérusalem, où des plus horribles excès de la famine on passe dans un instant à la plus grande abondance, &c.
Le même malheur arriva à Dryden, qui avoit fait un Traité sur la Poësie Dramatique, pour montrer la supériorité des Poëtes Anglois sur les François.
Il semble qu’il prévit son malheur ; il avoit fondé un hôpital de foux, dont il fut l’ornement. […] Un pareil malheur arrive en détail, quoique sans éclat, à tous les pécheurs surpris par la mort dans l’impénitence.