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83. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

On trouvera que j’ai eu tort de mêler ce qui concerne la Comédie chantante, ou Opéra-Bouffon, avec les règles des différens Drames : on dira que j’aurais mieux fait de traiter à part ce nouveau genre de Poème.

84. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Œdipe apprend la mort de Polybe, Roi de Corinthe, dont il croit être le fils ; il mêle à sa douleur quelque espèce de joie, puisqu’il voit tomber par là cet Oracle, qui lui avait prédit, qu’il serait le meurtrier de son père ; mais il apprend en même temps, qu’il n’est point fils de Polybe ; et cette nouvelle emmène le dernier secret de sa destinée : Il se trouve fils de Laïos, qu’il a tué, et de Jocaste qu’il a épousée. […] La Comédie qui avait été instituée pour corriger les vices des hommes, et pour réformer les mœurs, servit bientôt à les corrompre par l’abus que l’on en fit, et par les choses licencieuses qu’on y mêla : Mais qu’y a-t-il que les hommes ne puissent corrompre, puisqu’ils abusent de ce qu’il y a de plus saint dans la Morale et dans la Religion, pour favoriser leur libertinage et leurs erreurs ? […] C’est peut-être pour cela que les Comédiens, dans le Digeste de Justinien, sont traités comme des infâmes, à cause qu’ils abusaient de leur profession pour corrompre les bonnes mœurs, par les infamies qu’ils mêlaient dans leurs pièces, et par les postures honteuses, qui accompagnaient leurs Représentations ; mais puisque l’on ne peut rien reprocher de semblable ni à la Comédie, ni aux Comédiens modernes, on ne doit pas regarder leur état, des mêmes yeux, qu’on le regardait au temps de Justinien ; car les Comédiens vivent en honnêtes gens ; ils sont soufferts et estimés des plus grands Seigneurs de la Cour, qui les admettent à leurs tables, à leur jeu, dans leurs parties de plaisir ; les pièces qu’ils donnent au public, sont châtiées, tous les sentiments en sont beaux, et portant plutôt à la vertu, qu’au vice et au libertinage. […] La Danse, compagne ordinaire des spectacles, vient à peu prés de la même source : d’abord elle était toute naturelle, et telle qu’elle s’est conservée parmi le petit peuple ; mais comme l’on raffine toujours, on en fit un art, et on y mêla une infinité de pas très subtils, et d’agréments, qui ne purent être pratiqués que par un fort petit nombre de gens ; et qui ne contribuent pas peu à amollir et à corrompre le cœur par les postures qui font la principale beauté de la Danse.

85. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

On vous voit offrir vos prières à Dieu dans l'Eglise, et quelque temps après on vous voit assister aux spectacles, et mêler votre voix avec les cris dissolus des comédiens.

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