[c] Il était loisible même d’en faire métier aux gens d’honneur en Grèce : Aristoni tragico actori rem aperit : huic et genus et fortuna honesta erant ; nec ars, quia nihil tale apud Graecos pudori est, ea deformabat.
Elle a toujours été en possession de condamner les Théâtres, de tenir les Comédiens pour gens excommuniés, de les priver de la participation aux Sacrements ; de déclarer dans ses Rituels qu’on ne les doit point absoudre, même à la mort, s’ils ne promettent de renoncer à leur dangereux Métier. […] Si les Comédiens veulent embrasser la Foi Chrétienne, Nous ordonnons qu’ils renoncent auparavant à leur exercice, et qu’ensuite ils y soient admis ; de sorte qu’ils n’exercent plus leur premier Métier. […] Quant aux Comédiens, Nous ordonnons qu’ils soient excommuniés tant qu’ils feront ce Métier. […] Mais de plus, le métier de Comedien n’est pas tel, quoiqu’on en dise, qu’un homme se puisse partager entre Dieu et soi-même ; en sorte qu’il se retrouve quand il lui plaît, et ramasse à propos toute l’application de son esprit pour les affaires de son salut, et la fréquentation des Sacrements : Ce métier demande son homme tout entier, s’il y veut réussir : il ne lui reste guère de temps pour penser à des affaires plus sérieuses ; et quand il est sur le Théâtre, on ne voit que la moindre partie de ses travaux. En effet le métier de Comedien dont on fait le Panégyrique, ne consiste pas seulement à divertir le monde durant deux on trois heures ; toute la journée se ressent, et toute la vie est infectée de ce sale métier.
Dans l’oraison pro Quintio, parlant du fameux Roscius, son ami, homme dans le métier de Comédien aussi unique par sa vertu que par son talent, il fait son éloge avec autant d’esprit que de vérité. […] Il faudrait extraire une grande partie de l’Oraison qu’il prononça pour Roscius, le plus honnête homme, le plus grand Acteur de son temps (ce qui est un phénomène), si on voulait rapporter tout ce que l’Orateur dit contre la comédie, car il ne s’occupe qu’à excuser Roscius d’exercer un si vil métier. […] Rousseau, dans son ouvrage sur le théâtre, convient aussi qu’il a trouvé un Comédien honnête homme, que son métier n’avait point corrompu : « Rara avis in terris alboque simillima corvo ». […] 129.) qui dit : « La Cour, avertie que le peuple et les gens de métier s’appliquent au jeu des Bateleurs, défend à tous Comédiens de jouer quelque jour que ce soit, sous peine du fouet et du bannissement, et au Prévôt de Paris et tous Seigneurs justiciers de le permettre. » Il y a deux autres arrêts pareils du 6 octobre 1564, et du 10 décembre 1586.