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56. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Les Livres saints méritent trop notre vénération pour les y exposer, & notre sainte Religion trop d’amour & de zele pour rien souffrir qui puisse lui nuire. […] Le Tasse étoit un homme savant ; un écrivain éloquent, un courtisan poli ; il avoit une imagination brillante, un génie fécond, un esprit d’ordre, un style coulant, une grande facilité à faire des vers, & de bons vers, il méritoit sa réputation littéraire, & la couronne poëtique, qu’on lui avoit décernée, & qu’une mort précipitée l’empêcha de recevoir. […] Que ne laisse-t-on les monstres dans l’oubli qu’ils méritent, pour ne proposer que les modeles des grands rois ? […] X, deux portraits de Moliere qui parurent de son temps, & méritent quelque attention par leur fidélité.

57. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Il est vrai que dans ce siecle le goût du spectacle est extrême ; non-seulement on y mène les jeunes gens, mais on les forme dès l’enfance à la déclamation théatrale, comme faisant partie de la bonne éducation, on joue des pieces dans les Collèges, les Séminaires, les Couvents, chez les Seigneurs, chez les Bourgeois, & par une inconséquence de conduite incroyable les mères les plus sévères, qui ne vont ni ne laissent aller leurs filles à la comédie, y assistent & leur laissent voir représenter sur les théatres de société les pieces de Moliere, & même des parades plus licentieuses que la comédie publique, comme si c’étoient les murs, les décorations, les habits, qui méritent leur censure, non les pieces où se trouve le plus grand danger, & qui ont le plus besoin de réforme, pour en faire un divertissement innocent & même instructif. […] Vous méritez la punition que vous imposa Platon, vous chassant de sa république, comme perturbateurs de bon gouvernement. […] On répond à l’autorité des anciens Pères de l’Eglise qui ont condamné le théatre, que celui de leur temps, idolâtre, licencieux, emporté, méritoit leurs anathèmes ; mais que le nôtre bien différent, peut mériter des éloges.

58. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

J’en conclus que nous mûrissons, & que nous ne donnons plus à des jeux d’enfant, l’attention que méritent les choses sérieuses. […] Dans le cas où les talens distingués d’un Acteur ou d’une Actrice les éléveraient à la perfection de l’art, & mériteraient l’attention du Prince & des recompenses de la part de la Direction, leurs gages pourront être augmentés ; l’on pourra leur permètre de disposer de quelque somme &c. […] Ensuite, il prononcera tout-haut les peines que ces fautes méritent ; à chaque sentence, le silence, ou le battement des mains, de la part du Public, signifiera grâce ou justice. […] Grandval, Acteur qui mérita sa célébrité : les Rôles de Petit-maître, d’Homme-du-monde, & ceux d’amoureux dans le Haut-comique. 1729 ; quitté en 1768.

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