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33. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Le grand Scipion l’Africain trouva ce mélange indécent, et pendant son consulat fit porter une loi qui fixait un rang distingué aux Sénateurs. […] Il est étrange qu’il ait fallu des lois pour régler son extérieur, et le contraindre ainsi à être grave et respecté. » M. […] La science des lois, des ordonnances, des arrêts, est infinie ; la vie de l’homme suffit à peine pour l’apprendre. […] Il y traite de tout ce qui regarde les oiseaux, les poissons, les bêtes à quatre pieds, relativement aux lois. […] Un autre, la Sphère des Lois, en dialogues.

34. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Et la loi peut-elle jamais supposer accompli & ratifier ce qui est impossible ou ce qu’elle defend ? […] Jamais Notaire n’a mis cette obscénité infame dans un contrat, ni le Législateur dans la loi. […] L’un & l’autre est bizarre, contre la loi universelle, la raison & la nature. […] La loi, par rapport à la nubilité, est commune à tous ; la naissance ne met aucune difference. […] Dieu nous préserve que cette loi vienne en France ; que de mariages rompus & d’enfans désennoblis !

35. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Voleur, séditieux, amateur des spectacles, c’est aux yeux de la loi la même chose ; un amateur des spectacles est tout cela, ou le sera bientôt. […] D’abord innocent chez les Grecs, sévère chez les Romains, il tomba bientôt dans la plus effrénée licence ; cent fois les Empereurs furent obligés par des lois rigoureuses d’y rétablir les apparences de la vertu. […] Or il est impossible que la loi du Prince ait été intimée dans cinq jours à toutes les provinces, et il serait ridicule qu’on n’eût fait la loi qu’après la fête, pour la réformer. […] Afin de la prévenir, il fit des lois très sévères pour punir l’adultère et obliger au mariage, et promit de grandes récompenses à ceux qui s’y engageraient. […] Ce ne fut que quand le goût de la comédie y fut devenu dominant, qu’on ne respecta plus ce joug, que l’adultère le profana, que le divorce le rompit, que les lois furent inutiles.

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