La liberté, la licence le peuplent & le perpétuent. […] Les sages maîtres des tréteaux forains sentent bien que la troupe de Nicolet effaceroit bien-tôt la leur, si on lui faissoit quelque liberté. […] Malgré la liberté qui regne dans les Opéra-comiques, ils sont moins dangereux que les drames dont l’intrigue & le dénouement ne sont pas d’un trop bon exemple, on s’y porte pourtant en foule, & nos prudes n’ont ni assez d’yeux, ni assez d’oreilles pour Isabelle & Gertrude. […] Il quitta sa partie où il avoit à craindre la sévérité du Magistrat, & vint jouir à Paris de la liberté sans borne qui regne au théatre, & dont l’abus donne un titre aux applaudissemens. […] On ajoute cependant que lui-même faisoit fort peu de cas de son ouvrage, qui n’étoit qu’une traduction en prose fort mauvaise (car il écrivoit mal) ; qu’il n’y avoit que quelques endroits brillans, quelques descriptions, qu’il avoit essayé de traduire en fort mauvais version témoin le poëme du Val-de-Grace, dont personne ne peut soutenir la lecture, quoiqu’il eût la liberté toute entiere, n’étant point gêné par les idées de l’auteur qu’il traduisoit.
Notre siècle qui ne croit pas être obligé de suivre votre jugement en toutes choses, nous donne tous les jours les marques de l’estime qu’il fait de ces sortes d’Ouvrages dont vous parlez avec tant de mépris, et malgré toutes ces maximes sévères que toujours quelque passion vous inspire, il ose prendre la liberté de considérer toutes les personnes en qui l’on voit luire quelques étincelles du feu qui échauffa autrefois ces grands Génies de l’Antiquité. […] Je prendrai pourtant la liberté de vous dire, que l’Eglise ne nous défend point de lire les Poètes, qu’elle ne nous commande point de les avoir en horreur. […] Vous direz peut-être que vous en avez retranché quelques libertés.
Les mesures fixes que je réclame en faveur des comédiens français, ne sont point contraires au principe de la liberté des cultes. Cette liberté reconnaît sans doute une espèce d’intolérance, mais seulement en matière de dogme, de mystères et de croyances : elle autorise les prêtres de chaque religion à refuser, s’ils le jugent à propos, leurs prières et l’administration des sacrements aux religionnaires de leur croyance, qui ne se conformeraient pas aux devoirs religieux qui leur sont imposés.