César en les protegeant avoit rendu les Acteurs d’une insolence1 à se faire redouter ; elle augmenta par dégrès jusqu’au régne de Tibere, qui crut d’abord pouvoir la reprimer, en défendant2 aux Sénateurs l’entrée de leurs maisons, en statuant qu’un Chevalier n’auroit plus la liberté de s’en faire accompagner dans les rues ; mais que l’on se contenteroit de les voir sur le Théâtre.
Le bal, les spectacles sont une académie publique pour apprendre l’impureté & donner des leçons d’une malheureuse science qui ne s’apprend que trop d’elle-même ; les jeunes gens s’y accoutument à prendre des libertés avec les femmes, & les filles auparavant sages & modestes à perdre la modestie & la pudeur ; où personne n’entre sans le plus grand danger de perdre l’innocence.
Ceux qui la voudroient préférer diroient qu’elle est entiérement conforme à l’Histoire, au lieu que le Sujet d’Œdippe paroît ajusté au Théâtre, liberté que se donnoient les Poëtes Grecs.