Adelaïde de Savoye Duchesse de Bourgogne fût amenée en France à l’âge de douze ans, on crût ne pouvoir mieux travailler à son éducation & la rendre digne du Trone auquel elle étoit destinée qu’en l’amenant à l’école du théatre : leçon un peu différente de celle que le sage Fénélon avoit donnée à son mari. […] Le fameux Baron leur donnoit des leçons, & jouoit avec eux.
vous voyez qu’on nous arrache d’entre les mains des Livres qui nous donnent sourdement des leçons d’irréligion & d’indépendance, & vous prétendez qu’on nous laissera des spectacles qui nous donnent publiquement des leçons d’irréligion & d’indépendance ? […] J’ajoute écoles d’indépendance : nos Ecrivains nous en donnent-ils des leçons plus fortes que nos déclamateurs ? […] Quel besoin est-il donc de leur donner en tant de différentes manières & sous des formes si séduisantes des leçons de la force, desquelles ils ne sont déjà que trop instruits (p. 12. […] Tous les systêmes de coquetterie, tous les rôles amoureux de nos Thalies & de nos Melpomènes feront-ils pour vous autant de leçons de vertu ? […] Après tout, qu’importe-t-il à la Religion, à l’Etat, que nous allions au Théatre, pourvu qu’on ne nous y donne pas des leçons d’irréligion, d’indépendance, de barbarie, de mauvaises mœurs ?
Il pensa bien differemment dans la suite ; encore même dans la Préface de Phedre reconnoît-il une partie de la vérité ; & son fils, élêve de ses dernières années, où il avoit embrassé la piété, lui rend dans ses remarques un hommage sincère & funeste, qui farde le vice & défigure la vertu, école pernicieuse qui en donne & des leçons & des modèles !