Ainsi la flûte & le flageolet avoient leur langage, c’est-à-dire sans doute, qu’ils y avoient des airs, des mouvemens qui exprimoient la joie, des airs tendres & languissans, des airs tristes & lugubres, ce qui se trouve dans tous les pays, parce que la nature l’enseigne, aussi bien que les gestes, les regards, les inflexions de la voix Les filles y étoient si accoutumées, qu’elles entendoient leurs amans, & leur rendoient réponse à la premiere entrevue, & souvent se rendoient sur le champ au rendez-vous, à l’invitation de la savante musique de leur Orphée. […] Elle me parla (langage de l’Opéra) livre tes sens aux doux plaisirs, dédommage-toi des peines d’une longue captivité, profite des avantages de la jeunesse ; c’est maintenant le temps de la joie, avant que la vieillesse languissante t’ôte cette vigueur, ces agrémens.
Un anglois, un protestant, un mahométan adapteroient son langage, & ne seroient pas si indifférent pour leur secte…. […] La fausseté est visible, le style & le langage en sont très-modernes, personne n’y peut méconnoître la plume de M.
C’est ainsi que le peuple perdra cette grossiereté de langage si rebutante, et cette barbarie révoltante qui lui a fait souiller de sang la plus belle des révolutions. Pourquoi le peuple d’Athenes, qui n’avoit pas la faculté de lire, parce que l’imprimerie n’existoit pas, et que les copies des manuscrits coûtoient trop cher, étoit-il le peuple le plus poli, et parloit-il un langage si épuré ?