Cet Auteur n’est-il pas entre les mains de la plus tendre jeunesse, sans qu’on apréhende qu’il encourage des Catilina ? […] Ce Vaudeville est dangereux pour la jeunesse qu’il accoutume à manquer de respect aux vieillards, en se vantant de les surpasser.
La Reine fit venir d’Italie une troupe de Comédiens qu’elle avoit fort goutée dans sa jeunesse. […] On ne peut disconvenir qu’un théatre, où on ne donneroit que de pareilles pieces ne fut infiniment moins dangéreux que celui où on ne représente que les amours des Dieux, les intrigues de la jeunesse, toute sorte de galanteries, avec des Actrices, dont l’air immodeste est aussi analogue aux sujets prophanes que la modestie convenoit à des sujets pieux.
Il trahit lâchement les bontés d’une Amante vertueuse, il perd la tendresse d’un père homme d’honneur et riche qu’il réduit au désespoir, et qui le déshérite ; il se voit supplanter par un rival auquel les agréments de la Jeunesse devaient le faire préférer ; et comme il n’est que trop vrai qu’un joueur doit « opter des deux, être dupe ou fripon »n , comme l’a très bien dit Géronte, Valère, comme vous le voyez las d’être dupe a déjà mandé Toutabas o pour apprendre de ce fripon l’art de corriger la fortune, et jusqu’à ce qu’il ait acquis cette indigne ressource il sera la victime des Escamoteurs et des Usuriers. » N’avouerez-vous pas Monsieur que toute cette morale est dans la pièce et que ce n’est pas pour gâter le cœur de personne que l’Auteur s’est avisé de l’y mettre ? […] La politesse des Français a-t-elle exclu l’héroïsme de chez cette nation, et le galant César en a-t-il moins fait la conquête du monde pour avoir été dans sa jeunesse aussi poli, aussi galant, aussi spirituel que courageux et magnanime ?