Le Brun sur les Spectacles, intitulé Discours sur la Comédie, ou Traité historique et dogmatique des Jeux de Théâtre, et des autres Divertissements comiques, soufferts ou condamnés depuis le premier siècle de l’Eglise jusqu’à présent.
Après dîné, un beau mouton bien blanc orné de rubans verds ou couleur de rose est le prix que la jeunesse s’efforce de remporter à des jeux champêtres. […] Ils sentoient qu’en inspirant aux filles l’émulation de la vertu, on leur préparoient des épouses vertueuses & dans la suite des enfans vertueux & c’eut été combattre leurs propres vues & l’esprit de la fête, si, comme Favard & Pesé, ils avoient admis la galanterie à leurs jeux.
» Ces jeux-là seulement peuvent passer pour honnêtes, dans lesquels on ne voit pas paraître de femmes, où il n’y a rien qui puisse donner de mauvaises pensées, ni réveiller ou exciter un amour déréglé. D’où il conclut que les Comédies de ce siècle ne se jouant jamais sans femmes, sans expressions tendres, capables de donner de mauvaises pensées, et qui excitent souvent un amour déréglé ; il faut dire que les Comédies ne sont pas des jeux honnêtes, mais très criminels et très dangereux.