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39. (1825) Des comédiens et du clergé « Dédicace » pp. -

Je désire de tout mon cœur avoir atteint le but que je me suis proposé, et vous prie de croire aux sentiments d’estime et d’affection que vos talents inspirent à tout ami des sciences et des arts, et avec lesquels J’ai l’honneur d’être, Messieurs, Votre très humble et très obéissant serviteur.

40. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Dans cette disposition de tous les sens, ou gagnés ou captifs, et d’un cœur si près de l’être, on voit paraître sur la scène un nombre choisi d’acteurs parés avec tout l’artifice que l’esprit du monde peut imaginer pour séduire, et qui ajoute à l’artifice, tout ce que la passion qu’ils expriment peut inspirer. […] De jeunes personnes qui se font un point d’honneur de plaire, et qui sont gagéesb pour exprimer de la manière la plus vive une passion ; des gens qui n’ont d’autre gloire que de se distinguer sur un théâtre, en inspirant la passion qu’ils expriment ; des voix douces et insinuantes, accompagnées de mille manières séduisantes, mêlées de paroles tendres, et de vers composés avec art, pour inspirer l’amour ; tout cet assemblage prodigieux de dispositions, et de choses, dont la moindre, prise séparément, est une tentation, ne sera tout au plus, au sentiment des mondains, qu’un amusement indifférent, un divertissement licite et innocent des gens du monde. […] Où est-ce que le luxe et la vanité sont inspirées avec plus de force et d’artifice ?

41. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Le Théâtre prêche, inspire l’amour profane, l’orgueil, l’ambition, l’estime des maximes du monde, la dissolution, la vengeance ; il tend enfin à détruire la Religion par ses fondements. […] Car ils m’apprendraient des vérités capables non-seulement de me déterminer, mais de m’inspirer pour ces sortes de divertissements une espèce d’horreur. […] Jésus-Christ présiderait à des assemblées de péché, où tout ce qu’on entend anéantit sa doctrine, où le poison entre par tous les sens dans l’âme, où tout l’art se réduit à inspirer, à réveiller, à justifier les passions qu’il condamne ? […] Il ne croit pas que Molière ait fait beaucoup de mal à ces désordres ; et l’on peut même assurer, dit-il, qu’il n’y ait rien de plus propre à inspirer la coquetterie, que les pièces de ce Comique ; parce qu’on y tourne continuellement en ridicule les soins que les pères et mères prennent de s’opposer aux engagements amoureux de leurs enfants. […] Ce sont des gens intrigants, désœuvrés, sans religion, sans principes, dont l’imagination, dépravée par l’oisiveté, la fainéantise et l’amour du plaisir, n’engendre que des monstres, et n’inspire que des forfaits….

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