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257. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Ils ont aussi cru par ce même moyen qu’ils détourneraient les peuples de l’entretien de ces débauchés et perdus, qui font métier et marchandise de paraître sur le Théâtre ; et que les acteurs étant jeunes hommes choisis dans les Ecoles, qui s’exerceraient par ce moyen et pour le style, et pour l’action, donneraient un contentement innocent à ceux qui les viendraient ouïr : et leur feraient quitter le désir et affection de prêter l’oreille aux bateleurs et farceurs ; Que ces actions étant rares, en lieux honorables, et faites par personnes libres et non mercenaires, ne répugneraient point à la piété, et aux bonnes mœurs. […] Et de là peut-on voir, combien peut parmi les hommes, une coutume invétérée, pource qu’encore que le Pape Innocent III l’eût défendue par loi expresse, toutefois on ne pouvait empêcher le cours de cette coutume, qui éludait la loi, de laquelle voici les termes. […] Tous autres crimes prennent presque chacun leur part en nous ; comme les sales pensées, l’âme ; les regards impudiques, les yeux ; les mauvaises paroles, saisissent les oreilles : tellement que s’il y a de l’erreur en l’une de ces parties, les autres peuvent être sans péché : Mais ès Théâtres, il n’y en a pas une innocente ; pource que l’âme y est souillée de convoitises, et les oreilles de ce qu’elles oient, et les yeux, de ce qu’ils regardent.

258. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

C’est ainsi qu’après de longs orages, et revenus enfin de leur égarement, les époux retrouveront au sein d’une famille innocente et pure, les douces et paisibles jouissances dont les âmes honnêtes sentent si bien le prix inestimable, qu’ils ratifieront avec des larmes de joie le serment solennel qui, à peine prononcé, fut écrit dans les cieux, et qui ayant eu Dieu même, et pour témoin et pour garant, cessa dès lors d’être du ressort de la puissance humaine8. […] Il faut distinguer le souverain du pontife : les fautes ou les abus inhérents aux gouvernements ne touchent en rien à la pureté de la doctrine chrétienne, et ne pouvaient influer, après tant de siècles révolus, sur des prêtres innocents et étrangers à toutes ces intrigues du Vatican. […] C’est de son sein fécond que jaillit cette source de lumière, qui seule, dans l’épaisseur des ombres, peut aider la justice incertaine et flottante, à discerner l’innocent du coupable ; et si celui-ci résistant aux conseils de l’orateur chrétien, ou s’élevant au-dessus de la satire du poète dramatique, brave impunément, et les anathèmes de l’église, et les censures du théâtre, il ne saurait échapper au zèle infatigable et à l’éloquence victorieuse du ministre appelé spécialement par la loi à l’honorable soin d’en réclamer aux pieds des tribunaux la force et la puissance. […] Mais le désir si louable et si naturel de soulager son infortune, ne l’aveugle point sur l’illusion ou l’iniquité de ses prétentions ; et dans une juste défiance contre cette extrême sensibilité, qui porte presque toujours à croire l’homme innocent dès qu’il est malheureux, il n’agit et n’opère qu’au flambeau de la vérité.

259. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Le Pape Innocent XII ne souscrivit pas à leur prétention.

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