Il n'est donc pas étonnant que ces trois grands mobiles des choses humaines se réunissent contre le théâtre, qui est le poison le plus dangereux des bonnes mœurs ; tout doit s'armer contre lui pour l'intérêt de la vertu.
J’ai toujours pensé que la Tragédie ne doit pas être un simple spectacle, qui touche le cœur sans le corriger : qu’importe au genre humain les passions et les malheurs d’un Héros de l’Antiquité, s’ils ne servent pas à nous instruire.
Lorsqu’il n’y a nul prétexte de recourir au Miracle ou aux Machines, les choses ne doivent point passer la foi humaine. […] Ici nous pouvons nous prévaloir contre les Païens, de l’autorité de la seule raison humaine, et les combattre par leurs propres armes. […] En un mot, c’était les Héros du Christianisme, l’admiration de leur siècle, et la gloire du genre humain. […] Et l’expédient est merveilleux de prendre ainsi le genre humain par son faible, et de vivre aux dépens de sa folie sans qu’il s’en aperçoive ! […] on doit croire que ce ne saurait leur être un plaisir de voir leur sexe ainsi déshonoré, le libertinage développé sans ménagement, et tout le genre humain diffamé.