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296. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Je ne sais si la bonne ou mauvaise opinion qu’on prendrait du cœur d’un Peuple ne serait pas fondée légitimement sur le goût de ses spectacles, il est certain, à ce qu’il me semble, que celui qui se laisse toucher d’horreur ou de pitié par des tableaux moins effrayants et moins atroces sera celui en faveur duquel on doit présumer qu’il est plus humain, plus vertueux, plus sensible, et par conséquent plus facile à corriger de ses défauts, puisqu’il faut des ressorts moins violents pour l’émouvoir et le toucher. […] Un habile Dramatique, à force d’étudier la nature du cœur humain, en connaît tous les ressorts ; il sait les ajuster, les réunir, et rassembler leurs forces, pour en augmenter la puissance.

297. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

Le plaisir est le vrai relâchement de l’esprit humain, comme le repos, dit Saint Thomas D. […] Il suffit que la Comédie soit mauvaise par rapport aux sujets qui y sont représentés, ou que par les mauvaises circonstances qui l’accompagnent ordinairement, elle produise de mauvais effets dans l’âme de ceux qui y vont, afin qu’on puisse dire qu’elle est défendue à toutes sortes de personnes : car un Chrétien doit éviter tout ce qui est communément une occasion de péché ; et quoique selon sa pensée il soit persuadé qu’il n’y tombera pas, néanmoins la connaissance qu’il a de la faiblesse humaine doit le porter à se défier de soi-même, et à ne point s’exposer dans une occasion qui est mauvaise, et dans laquelle on offense Dieu ordinairement. […] Cette conduite est conforme à la doctrine des Théologiens après Saint Thomas, lequel parlant des lois humaines, qui laissent beaucoup de péchés impunis, dit S.

298. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Je répondis que les Ecclésiastiques & les Religieux n’avoient bonne grace qu’à l’Autel, devant la Majesté divine, & que devant les majestés humaines c’étoient des bâteleurs, des Comédiens, ou plutôt des parfumeurs d’idoles que des sacrificateurs du vrai Dieu.

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