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404. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

On a vu Voltaire, luttant à chaque nouveau chef-d’œuvre contre la foule des envieux & des fanatiques, forcé de ménager des Courtisans qu’il méprisoit, déplorant la pusillanimité de ses Concitoyens, disant la vérité par vocation, par besoin, par enthousiasme pour elle, se rétractant, se reniant lui-même pour échapper à la persécution ; admiré sans doute, mais dénigré, mais haï, mais enfermé deux fois dans les cachots de la Bastille, exilé, contraint de vivre éloigné de sa patrie, osant à peine venir expirer dans cette ville qui se glorifie de l’avoir vu naître, jouissant des honneurs d’un triomphe, & trouvant à peine un tombeau ; avant ce dernier opprobre poursuivi, pendant trente années, jusqu’au pied du Mont-Jura, par des mandemens & des réquisitoires ; flattant sans cesse & les Flatteurs & les Maîtresses du feu Roi ; & laissant à la postérité, avec un exemple de force, un exemple de foiblesse, qui déposera moins contre lui, que contre son siècle, in ligne encore, à bien des égards, d’être éclairé par un si grand homme. […] D’ailleurs, pour qu’une Nation jouisse de la liberté individuelle, il faut que tout Citoyen de cette Nation puisse faire librement tout ce qui n’attaque point la sûreté personnelle, l’honneur & la propriété des autres Citoyens.

405. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Sa gloire et son honneur avaient besoin du témoignage d’un amant fabuleux ! […] Boyer avait du génie, de l’inclination au travail, de bonnes mœurs, et qu’il portait l’habit Ecclésiastique : n’aurait-il pas dû choisir une autre route que le Théâtre, plus convenable à ses talents, à son honneur et à sa fortune ? 

406. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Une décision sûre en pareil cas ne ferait-elle point également honneur à la Religion et à l’Etat ? […] Pour l’honneur des Comédiens il prétend que les Cabaretiers dont on fait aujourd’hui « d’honorables Hommes », de bons Bourgeois, des Echevins, ont été autrefois déclarés « infâmes » ; que les Médecins mêmes, dont les enfants sont aujourd’hui si honorablement placés, ont eu la même note d’infamie.

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