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66. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Mais une pièce dramatique régulière, partagée en scènes et en actes, formant un dessein, un nœud, un dénouement, accompagnée de chant, de danses, de machines, où l’on ne parle qu’en chantant, où l’on ne marche qu’en dansant, un spectacle où tout est réuni pour flatter le cœur, l’esprit, les yeux, les oreilles, que l’histoire de l’Opéra appelle « le spectacle universel, le triomphe de l’esprit humain, le grand œuvre par excellence », et qui en effet bien mieux que celui des Chimistes, fait couler des fleuves d’or dans la main des Acteurs, et une pluie d’or dans le sein des Danaé qui habitent ce pays des Fées ; on ne le connaissait qu’en Italie, il avait été ébauché en faveur de la maison de Médicis, à qui on doit en Europe la naissance des arts et du luxe. […] Ces indécences ne sont pas rares dans l’histoire sans sortir de la France. […] laisserait-on dire à un Arlequin : « Nos Prélats ne sont point ingrats, ils ont fait pendant ces jours gras, banquets, beignets et grand fracas, pour les mignonnes de la ville. » (Histoire du Théat. […] L’histoire ecclésiastique fournit tout aussi peu de théâtre patriarcal à Antioche, à Constantinople, à Alexandrie, ou de théâtre épiscopal dans aucun diocèse ; on ne trouvera dans toute l’Eglise catholique que le Théâtre Cardinal de Richelieu. […] Ce trait serait curieux, il éclaircirait la chronologie du théâtre, il montrerait dès le douzième siècle un spectacle régulier à Rome et à Venise, tandis que toutes les histoires ne font renaître le théâtre en Europe, depuis la domination des Goths, que plusieurs siècles après.

67. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Les caractères pris de l’Histoire ou de la Fable, sont au moins ébauchés. […] D’Histoire ? […] Une amour-propre toujours dirigé à la perfection du Poéme, une étude constante des grands modèles de l’Histoire, & surtout de la Nature, un jugement sain indiqueront assez aux Auteurs la maniere la plus propre de traiter les mœurs, pour faire sortir les caractères, & leur donner ces convenances, cette qualité qui en constituent l’essence.

68. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

Un second Théâtre Français dans la Capitale de la France, où il y en a eu jusqu’à sept à la fois, (Voyez mon Histoire des Théâtres.) étoit le vœu général : c’étoit la demande, non-seulement des Gens de Lettres, mais encore des Gens du Monde. […] » » Je tâche d’observer, autant que je puis, l’ordre chronologique, & cela à cause de l’Histoire du Théâtre Français. […] « Un Public bien intentionné qui aime à encourager les talens, regrettera peut-être de ne point voir représenter cette Piéce, d’autant plus que c’est l’histoire du jour.

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