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86. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Comme ce sont des choses de sentiment, & qu’en cette matiere, l’expérience est toujours plus éloquente, que les difinitions les plus heureuses ; on me pardonnera si je lui laisse le soin de vous peindre & de vous développer. […] La vertu & le vice ont d’ailleurs sur le Théâtre chacun dans son genre un effet d’autant plus puissant, que l’un & l’autre y sont toujours habilement contrastés : moyen heureux sans doute pour aiguiser leur impression. […] L’homme est fait pour des occupations continuelles ; ou il peut se relâcher sans crime, se permettre quelque heureuse distraction. […] Quand l’un a des lumiéres, & l’autre du tact les beaux Arts n’ont à se promettre, sous des auspices pareils, que la carrière la plus heureuse. […] Mais qu’on en rie : voilà ce que la bagatelle peut espérer de plus heureux ; du reste c’est un mouvement fugitif & passager, qui ne peut avoir dans aucun esprit le caractére d’impression.

87. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre X. Des Incidens & des Episodes. » pp. 159-164

Il s’applaudit d’avoir rappellé son armée pour une si heureuse expédition.

88. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

On ne peut trop louer le zele & la bonne intention de l’auteur, & les grandes qualités du Roi & de la Reine : mais l’allégorie n’est pas heureuse ; il n’y a de trait ressemblant que la bonté du cœur de ces deux princes, tout le reste porte à faux. […] Qu’est devenu cet heureux temps où tous les évenemens de la vie étoient tracés par une danse pittoresque. […] La folie de des Yvetaux fut de s’imaginer d’après les romans, que la vie pastorale est la plus heureuse : il s’habilla en berger & la chanteuse en bergere, un chapeau de paille sur la tête, la houlette à la main, la paneliere à son côté, ce nouveau Corridon suivi de son Amarillis, qui jouoit de la harpe, conduisoit dans les allées de son jardin des troupeaux imaginaires, leur faisoit des vers, leur chantoit des chansonnettes, & les gardoit du loup, des oiseaux qu’il avoit dressé venoient y mêles leur ramage. […] Si l’on avoit traduit le poëme latin de l’Institution d’un Prince, composé avant son délire, où il y a de bons principes ; des idées chrétiennes, quelques expressions heureuses, on eût pardonné à l’auteur, quoique la sagesse ne consulte gueres de tels oracles : mais qu’après plus d’un siecle, un poëte s’avise de ressusciter un fou, chassé de la cour, perdu de débauches, sans honneur & sans religion, pour en faire le Mentor d’un jeune Roi, & lui donner les plus pernicieux conseils, cette entreprise a sans doute été formée dans les jardins enchantés où des Yvetaux chantoit ses amours. Voilà dequoi réaliser l’heureuse découverte qui l’en fait l’auteur, & faire sentir que l’éditeur est un homme de théatre.

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