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51. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Le beau nom de libérateur fera désormais pâlir celui d’empereur et de conquérant ; si Washington soutint la guerre par nécessité, Napoléon la fit par manie. Tous deux généraux habiles eurent cela de commun, qu’ils commencèrent la guerre sans argent, sans munitions, sans magasins. […] Ce nombre de cadavres comprenait sans doute ceux des deux nations en guerre l’une contre l’autre.

52. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

La mission des Censeurs est de faire la guerre à la raison, à la liberté ; sans talens & sans génie, leur devoir est d’énerver le génie & les talens ; ce sont des Eunuques qui n’ont plus qu’un seul plaisir ; celui de faire d’autres Eunuques. […] De quels traits de feu n’eût-il pas sû peindre les usurpations & les fureurs du Sacerdoce ; l’établissement de l’Inquisition ; les forfaits d’un Alexandre VI ; les guerres longues & sanglantes que le Fanatisme-allumoit, tour-à-tour, dans tous les coins de l’Europe ; des millions d’hommes égorgés pour des querelles Théologiques ; &, malgré tant d’atrocités, les Peuples courbant toujours la tête sous un joug imbécille & cruel, que leur sang avoit tant de fois rougi ! […] Cet esprit de fanatisme & d’intolérance qui a causé nos Guerres Civiles du seizième siècle, s’est beaucoup affoibli parmi nous ; mais quand il subsisteroit dans toute sa force, quand il seroit encore l’esprit général ; quand les partisans effrénés du dogme auroient conservé sur la Nation cette influence qu’ils ont perdue ; seroit-ce en effet respecter la Nation que de la tromper ? […] Si les intérêts particuliers s’anéantissent devant l’intérêt public, si l’on fait aux préjugés cette guerre ardente & vigoureuse, digne du Peuple qui s’assemble, & du siècle qui voit s’opérer une aussi grande révolution, alors le nom de François deviendra le plus beau nom qu’un Citoyen puisse porter ; alors nous verrons s’élever des vertus véritables ; alors le génie, sans cesse avili par le despotisme, reprendra sa fierté naturelle.

53. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

N’ai-je pas effacé par assez de bontés, Les horreurs de la guerre et ses calamités ? […] « On me dira qu’il en faut [des hommes] aux Rois pour la guerre. […] L’inconvénient de leur sexe est de ne pouvoir soutenir les fatigues de la guerre et l’intempérie des saisons. […] Du temps de César, les féroces Germains pensaient comme vous sur le compte de leurs femmes, ils les menaient à la guerre avec eux ; ils étaient bien plus sages alors qu’aujourd’hui, n’est-ce pas ?

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