Car au raport de IosephLib. 3, ils occuperent leurs Soldats aussi bien en temps de Paix, qu’en temps de Guerre, & leur faisoient essuyer toutes les fatigues & toutes les rudesses du Métier, pour les leur rendre moins sensibles dans l’occasion. […] Ils eussent eû hõte de faire paroître mesme dans cette Guerre volontaire, plus de molesse que de force, de se vouloir épargner dans ces occasions, & éviter la peine qu’ils donnoient aux autres. […] On n’apprend point parmy les molesses & les propretés de la Cour, les diverses fatigues de la Guerre. […] Pour les Excuser, je veux croire qu’ils manquent plûtost d’habitude que de cœur, que leur defaut vient plustost de leur Ecole que de leur naturel ; & qu’enfin ils sont plus propres à la Galanterie qu’à la Guerre, parce qu’ils ont esté plus assidus à la Ruelle qu’au Camp, & qu’ils ont employé plus de temps à faire l’Amour qu’à faire leurs Exercices. […] Que les Chefs attentifs à leur mestier s’estudiassent à diversifier l’exercice pour imiter le plus qu’ils pourroient les occasions d’une veritable guerre, qui sont presque toutes differentes.
La Cour de France n’a jamais fait la guerre avec moins de péril, & plus d’agrément. […] Après la campagne de 1691, où le Roi avoit porté les plaisirs au milieu de la guerre, il voulut par un spectacle contraire porter la guerre au milieu des plaisirs. […] Tandis qu’on faisoit la guerre d’un côté, on faisoit l’amour de l’autre ; & les Dames eurent assurément plus de part à la guerre que les Guerriers. […] Il n’est point de guerre plus agréable. […] En temps de guerre, ce sont des munitions de guerre & de bouche qu’on leur distribue.
Cette femme en étoit si éperdument amoureuse, qu’elle le suivoit par-tout à cheval, même à la guerre, dans toutes ses courses. […] On écrivit contre ; il s’amusa de cette guerre littéraire, ou plutôt de cette comédie sacrilege. […] M. d’Apremont son pere, quoique Sujet du Duc, lui avoit fait la guerre jusques dans le centre de la Lorraine, aidé de quelques troupes que lui avoit fourni Louis XIV. […] A Nanci, où regnoit la plus grande misere après quarante huit ans d’une guerre qui avoit tout ravagé, il se trouve des Comédiens. […] Il avoit un génie extraordinaire pour la guerre, mais rien ne le touchoit que son plaisir ; une bourgeoise l’amusoit aussi bien qu’une fille de qualité.