Les Pièces Grecques n’avaient point proprement d’instant de repos. […] Pour moi, je crois que les Savans ont eu tort de trouver des divisions dans les Pièces Grecques ; ils ont appellés intervalles ce qui n’en fut jamais. Les Grecs n’ont peut-être jamais entendu mettre des instans de repos dans leurs Pièces ; ils détournaient seulement l’attention du Spectateur sur des objets qui le délassaient sans le distraire entièrement. […] Si les Tragiques Grecs avaient établis la règle des divisions des Drames, pour accorder aux Spectateurs quelques tems de repos, auraient-ils souvent laissé sur la Scène un de leurs principaux Personnages, qui se mêlait quelquefois avec le chœur, ou qui gardait le silence ? […] On sentira aisément pourquoi il insinue tout doucement que les Tragiques Grecs pâssaient quelquefois la longueur que nous fixons à nos Drames.
La Comédie chez les Grecs n’eut pas une plus belle origine que la Tragédie. […] dressant par-tout un piege à l’innocence, Des Romains & des Grecs ils passent la licence. […] Les Jeux scéniques eurent à Rome la même origine que chez les Grecs. […] Cependant Horace dit que les Romains avoient dans ce genre imité avec succès les Grecs. […] Les Trouveres ne pensoient pas qu’il y avoit jamais eu des Grecs ni des Latins : personne alors n’entendoit le Grec.
Usage des Grecs & des Latins. […] Je me rappelle d’avoir vû une Pièce, dans laquelle tous les personnages se cherchent les uns les autres ; je crois qu’elle est intitulée, la jeune Grecque. […] Les Grecs ne l’ont point connu ; les Latins s’en servaient volontiers, mais sans le désigner. […] Les Tragiques Grecs, si souvent proposés pour modèle, ont quelquefois mal-assemblé les Scènes de leurs Poèmes, & manquent quelquefois l’entrée & la sortie de leurs personnages. […] Le grand Corneille a crû pouvoir faire une faute, que s’était permise le meilleur Tragique Grec, & de laquelle Aristote ne dit rien.