Quel dommage que de si grands efforts n’aient eu pour objet qu’une gloire temporelle ! […] La fameuse Christine, qui avoit régné avant lui en Suede, & abdiqué le trône, par un coup de théatre que ne la place pas au Temple de la Gloire, Christine avoit été livrée à ses jeux dangereux & frivoles : elle en contracta tous les vices & tous les défauts. […] Quand il lut l’Epître à Louis XIV, où l’auteur traite Alexandre d’écervelé & de fougueux, il déchira le feuillet, indigne qu’on traitât si mal un prince auquel il faisoit gloire de ressembler. […] La piece, qui est très-ingénieuse, finit ainsi : Enfin chacun des Dieux discourant de sa gloire, Le plaçoit par avance au Temple de Mémoire : Mais Bacchus & Venus n’en disoient pas un mot. […] Quel dommage que ces trois hommes qui ont tant travaillé pour la gloire, chacun dans son état, qui ont tant fait parler d’eux, & qui avoient chacun quelque chose de grand, après une vie si agitée & si laborieuse, soient enfin allés sans gloire dans une éternité de supplices !
La Rosiere s’approche de la balustrade du Sanctuaire, dépose son bouquet à ses pieds pour marquer que l’amour de sa vertu & du travail vient de Dieu, qu’il faut lui en rendre toute la gloire. […] Elles lui ont érigé à frais commun un monument bien glorieux, une colonne surmontée d’un globe doré, sur laquelle est une croix dorée, une base quarrée, ornée de quatre inscriptions, deux qui rapportent les faits à sa louange ; celles-ci ont blessé sa modestie ; il les a fait effacer, & substituer deux autres où tout est rapporté à la gloire de Dieu. […] Enfin après avoir imposé silence, il lui fit ce compliment : Mademoiselle, une main bienfaisante qui se dérobe à la gloire & se refuse à des justes éloges, a préparé, dans le secret, à la vertu, un prix dont jadis on avoit vu avec moins de justice honoré la beauté, (le jugement de Paris, allusion que la Rosiere & ses Compagnes n’entendirent pas.) […] ta gloire S’éternise aujourd’hui Tu sera dans l’histoire, Rival de Salenci ; Puissent tes habitantes, Dignes d’un tel honneur, Par des vertus constantes Mériter leur bonheur. […] Le matin l’Académie s’assemble dans l’Eglise paroissiale où l’on dit une Messe à cette intention, suivie d’un sermon où l’on exhorte les fideles d’avoir recours à Dieu pour obtenir la rosée du ciel & la graisse de la terre, à reconnoitre ses bienfaits, à lui en rapporter la gloire & en faire un saint usage, secours du ciel sans lequel tous nos travaux & toute notre industrie seroit inutile.
Si vous avez de l’honneur, ayez honte de vivre avec tant de personnes qui font gloire d’en manquer, & qui n’inspirent guères moins d’horreur aux personnes du monde, qu’à celles qui font une profession sincére de la Religion chrétienne. […] Dans la succession réguliere du jour & de la nuit, celle des saisons ; la Pluie, les Nuages, le Tonnerre & les Ouragans, la légereté de l’Air, les Oiseaux qui le traversent avec tant de rapidité, les Poissons qui fendent les ondes, cette multitude innombrable d’Animaux qui vivent sur la terre, l’Homme enfin, ce Chef-d’œuvre des mains de Dieu, la seule Créature terrestre faite à son image & pour sa gloire. […] Contemplons les merveilles de sa Naissance & de sa vie, les circonstances édifiantes de sa Mort, la gloire de sa Résurrection, la Mission & le zéle de ses Disciples, leurs succès prodigieux ; sans lettres, sans crédit, ils établissent jusqu’aux extrémités du monde, la Religion d’un Dieu crucifié. […] Le dernier avenement du Fils de Dieu est un nouveau Spectacle que Tertulien n’a pas oublié1, il met sous nos yeux la joie des esprits célestes, la gloire des Saints, la rage des Démons, la confusion des réprouvés. […] C’est une gloire impuissante, qui n’est nullement capable de vous garantir ; elle fuit devant le double glaive qui vous frappe d’une maniere aussi funeste que deshonorante.