Chez des gens dévoués à l’anathème de l’Eglise, marqués d’infamie chez toutes les nations ! des gens qui traînant une existence affoiblie par un libertinage forcené, flétrie par toutes les espèces d’épidémies qui marchent à sa suite ; constituant au milieu de l’état une société particulière sans liens fixes, sans domicile et sans patrie, déchue des honneurs et des avantages de la société générale, vagabonde comme les Zigeiners et les Tartares, aussi indépendante de toute législation que les Algonquins et les Ubiquas ; des gens, dis-je, qui ne peuvent prêcher la vertu autrement que par le spectacle des tristes fruits de son rival… Vertu prêchée par des histrions ! […] Des personnes dévouées à la piété, détrompées des illusions du monde ; des gens pour qui les farces mimiques n’ont jamais eu d’attraits, n’ont pu tenir contre le plaisir de voir l’innocence devenir, comme parle St. […] Dans les beaux temps de la république on n’avoit point d’idée d’histrions ; de quoi eussent servi les gesticulations et les mignardises de ces gens-là aux Camille et aux Cincinnatus17 ? […] On sent assez que ces gens n’allumoient point les passions, et n’amollissoient point les cœurs.
La nouvelle comédie, aussi libre & dissolue pour les mœurs ; fut plus retenue pour la satire, il lui fut défendu de nommer, de désigner les gens. […] La fortune de ces femmes est encore plus rapide que celle des gens d’affaires. […] Portrait ingenieux des actrices & des gens riches qui les entretiennent. […] Ce n’est pas seulement le langage de tous les Peres, de tous les Prédicateurs, de tous les gens de bien, c’est celui de tout le monde. […] Les gens instruits levent le voile, la jeune fille le laisse, tout le monde est content.
Il est vrai qu’il a paru depuis peu le Préjugé à la mode, piece assez bonne, faite pour rétablir l’honneur de cette sainte union, & engager les gens mariés à vivre dans une parfaite intelligence. […] Quelle leçon que ce silence, & pour les gens mariés & pour ceux qui aspirent à l’être ! […] Est-ce que pour si peu (un adultère) on traite ainsi les gens ? […] Ainsi au lieu de consoler, on afflige ; d’adoucir les cœurs, on les aigrit ; de réunir les gens, on les éloigne. […] Les célibataires de libertinage, si communs aujourd’hui, qui s’avisent de condamner les célibataires de religion, croient trouver leur apologie dans les malheurs prétendus des gens mariés.