C’est dans l’intention de repousser les injustes soupçons élevés par M. de Sénancourt contre la pureté de mes intentions, que je vais ici présenter au public, un résumé succinct des faits historiques, et une analyse rapide des principaux raisonnements que j’ai mis en œuvre pour défendre la cause des Comédiens français. […] Nous démontrerons bientôt que les conciles d’Elvire et d’Arles, que nous venons de citer, ne sont plus applicables aux comédiens français, et nous ferons connaître les décisions des papes à l’appui de nos assertions.
Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. […] premier théâtre Français a subsisté en ce lieu, à n’y représenter que des pièces de piété ou de morale, sous ce titre commun de Moralités, pendant près d’un siècle et demi.
Rien ne me satisfait moins que les prétendus Habits de Paysannes qui sont en usage sur nos Théâtres : il vaudrait autant que les Actrices conservassent leurs vêtemens ordinaires ; ils ressembleraient au-moins à ceux d’une condition quelconque : au-lieu que ceux de nos rôles de Villageoises du Théâtre Français ; & ceux de Ninette, Rose, Annette, au Théâtre Italien, ne ressemblent à rien, & nuisent à l’illusion.