Le Poème dramatique destiné aux pièces de théâtre, du mot grec δρᾶμα, qui signifie action, et qui avait été dans une si haute estime chez les Grecs et les Romains, ne parut que fort tard en France ; la fin du règne de Charles V. en vit pour ainsi dire naître les faibles commencements sous le nom de Chant Royal.
» « Une danse de gens égayés par un long repas semblerait n’offrir rien de fort intéressant à voir ; cependant l’accord de cinq ou six cents hommes en uniforme, se tenant tous par la main, et formant une bande qui serpentait en cadence et sans confusion, avec mille tours et retours, mille espèces d’évolutions figurées, le choix des airs qui les animaient, le bruit des Tambours, l’éclat des flambeaux, un certain appareil militaire au sein du plaisir.
Les Jeux scéniques qui comprenoient la Tragédie & la Comédie, furent connus fort tard chez les Romains. […] Un Auteur Allemand a dit que le plus fort obstacle à l’exécution du projet de cet Empereur fut l’intérêt des Gens d’Eglise d’alors, qui faisant seuls l’étude du Latin dont on se servoit dans les actes publics, craignirent que leur ministere ne devînt inutile, si l’on parvenoit à les rédiger en langue vulgaire24. […] La morale de nos productions amusantes sera toujours vaine, parce qu’elle n’est que l’art de faire sa cour au plus fort, c’est-à-dire, aux gens dont le cœur est gâté ». […] C’est de ces écrits dont les Auteurs eux-mêmes devroient détourner les ames vertueuses, comme Ovide le faisoit à l’égard de plusieurs de ses Poëmes qu’il déclaroit devoir être évités par les esprits les plus forts, & qu’il conseilloit de brûler35. […] Agricolæ prisci, fortes, parvoque beati, Condita post frumenta, levantes tempore festo Corpus, & ipsum animum spe finis dura ferentem, Cum sociis operum & pueris & conjuge fida, Tellurem porco, Silvanum lacte piabant.