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363. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Quoique je sois assuré de votre piété, dit-il, cependant il se trouve bien des protecteurs indulgents et séduisants du vice, qui lui donnent du crédit et abusent des Ecritures pour l’autoriser, comme si les spectacles n’étaient qu’un amusement innocent, car la vigueur de la discipline est si fort énervée, et le désordre si dominant, que non seulement on excuse, mais on autorise le vice : « Jam non vitiis excusatio, sed autoritas datur. » J’ai cru devoir vous en avertir, car rien ne se corrige plus difficilement que ce qui est coloré par des excuses et suivi de la multitude. […] » Ceux qui s’y plaisent en reviennent l’imagination pleine des plus vives images de ces folies : « Evidentes domi imagines imprimant. » Ceux même qui en sont peu touchés perdent du moins leur temps à des plaisirs fort inutiles. […] C’était un Père Grec qui a laissé de fort bons commentaires sur Job et sur l’Ecriture. […] Cette engeance s’émancipe si fort, qu’il a fallu les chasser : « Cum omnia levitas occupaverit exterminati sunt. » Est-il rien de plus dangereux que l’oisiveté ?

364. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

 » Lévites du Seigneur, armez-vous ici de ce saint zèle que la Religion inspire, et faites retentir une voix forte et puissante qui renverse les Théâtres comme la Trompette fit autrefois tomber les murs de Jéricho. […] Les vœux d’un Religieux, quelque respectables qu’ils soient, ne peuvent être plus forts que ceux du Baptême ; et le Chrétien est aussi déplacé au Théâtre, que le Moine le plus pénitent. […] Ces vérités ne vous paraîtront point assez fortes pour vous affecter ; cependant, outre que les Spectacles sont ces maximes du monde, et ces pompes de Satan auxquelles vous avez solennellement renoncé dans votre Baptême, comme vous venez de le voir, ils sont encore les plus terribles écueils pour l’innocence et pour la Religion, et c’est ce que je vais vous montrer. […] C’est dans ce Livre, et non ailleurs, que je puise, ô mon Dieu, les grandes vérités que j’ose annoncer ici en votre nom ; c’est dans ce Livre qu’on trouve les plus fortes preuves contre les Spectacles et contre ceux qui les fréquentent ; Livre éternel, Livre divin, où chaque page est un Arrêt qui proscrit les Théâtres comme étant la ruine de la Religion.

365. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Ce morceau, qui contient une peinture forte & vraie d’un homme appressé par plusieurs sentimens à la fois, est terminé par une idée que nous avons dèja réfutée dans le Chapitre précédent. […] D… mais si une imagination forte, qui l’entraîne dans ses compositions, l’a jetté dans quelques écarts, il rougiroit sans doute lui-même qu’on préconisât jusqu’à ces tristes marques de la foiblesse humaine.

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