Si ce consentement porte en soi quelque offense, Tant pis pour qui me force à cette violence ; La faute assurément n’en doit pas être à moi. […] Si j’étois en sa place, un homme assurément Ne m’épouseroit pas de force impunément, Et je lui ferois voir bien-tôt après la fête Qu’une femme a toûjours une vengeance prête.
C e que j’entreprends est rempli de difficultés qui pourraient éffrayer les plus hardis : je veux éssayer de les vaincre ; non que je présume trop de mes forces ; mais parce que j’espère qu’on èxcusera mon entreprise en faveur du motif. […] Observons à propos des Motets de Lalande, que notre musique d’Eglise est beaucoup au-dessus de celle de nos rivaux, par sa noblesse, son énergie & la force de son èxpression.
Je conviendrai donc, que l’austérité Républicaine ne peut comporter les Drames de ces deux derniers genres, parce que, eu égard au besoin qu’ont les hommes d’un contrepoids qui balance cette consentanéité dont jouit le vice, ils sont presque toujours pernicieux ; non pas absolument par l’action en elle-même, mais par la manière dont elle est présentée, & parce que l’Auteur n’ayant cherché qu’à donner du plaisir, il a laissé toute leur force aux inconvéniens de l’Histrionisme. Je conviens encore que l’Auteur d’un Drame sachant que ce n’est pas dans sa Pièce seule qu’est la source du plaisir qu’on va chercher au Spectacle, il peut légitimement compter sur le jeu des Acteurs & les grâces des Actrices ; supposer que sa Pièce tirera son principal agrément & sa plus grande force, de la bouche qui doit la débiter : mais, par cette raison même, c’est à lui, s’il prétend au mérite solide d’être un Citoyen utile, estimable, à ne fournir au Comédien qu’un jeu décent ; à ne rien mettre dans la bouche des Actrices qui puisse par elles se changer en poison pour les Spectateurs.