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14. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

En parlant ainsi, on auroit pour garants les saints Peres, & l’on ne feroit qu’employer la force de leurs expressions. […] Mais bien loin que ces vertus croissent & se fortifient dans les spectacles, elles y perdent au contraire toute leur force ; & ce n’est que dans ce dessein, dit S. […] Il y détruit avec une force invincible les fausses raisons dont on se servoit, pour justifier une pratique si criminelle. […] Plaise à mon Dieu, que vous en sentiez la force, & que vous ayez assez d’humilité & de sagesse pour vous en faire l’application. […] enfin, mes chers Auditeurs, il est temps de donner des bornes à un Discours, qui a épuisé mes forces, aussi bien que vostre patience.

15. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Quelquefois le Public se laisse trop séduire, sans doute, à l’art des Acteurs, à la pompe, à l’illusion de la représentation ; des Vers faibles, traînans ou montés sur de grands mots, lui paraissent admirables au Théâtre, parce qu’ils sont prononcés avec force & avec le feu du sentiment. […] Il est plus naturel de conclure, que le stile d’une Comédie-mêlée-d’Ariettes, qui sera par-tout de la même force, c’est-à-dire bas & commun, n’aura pas besoin d’ornemens. […] A force de vouloir peindre la Nature, il donne dans le bas & dans des négligences de stile impardonnables. […] Qu’on accuse encore l’Opéra-Bouffon d’avoir un stile unique, à force d’être mauvais. […] Un Poète doué d’un génie vaste & profond, ne se soutient pas toujours ; à côté d’un morceau plein de chaleur & de force, on voit souvent un endroit faible.

16. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre X. Des Incidens & des Episodes. » pp. 159-164

N os Auteurs n’ayant point en eux-mêmes assez de force pour conduire une action simple jusq’au cinquiéme Acte, la remplissent d’épisodes, & d’incidens mal liés au sujet, d’idées entortillées, de mouvemens inarticulés, qui n’offrent qu’un corps monstreux, dont les membres, sans jeu, sans proportion, ne peuvent que fatiguer le spectateur. […] On force la prison de Zaraès, on y massacre Iphis, au lieu de ce Prince, qui avoit ravagé l’Egypte pendant plusieurs années, qui y avoit été vaincu & jetté dans les fers, & n’étoit cependant connu de personne.

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