» Quelquefois aussi, sous prétexte d’une traduction exacte, le texte conserve une nudité qui révolte : « C’est par sa foi que l’évêque soutiendra son rang ; dans son petit logis, sa table sera pauvre, et ses meubles de vil prix. […] (le nom est en toutes lettres), fils du Dieu vivant, et époux des âmes fidèles, prends ma fille Madeleine Gasselin pour mon épouse, et lui promets fidélité et de ne l’abandonner jamais, et lui donner pour avantage et pour dot ma grâce en cette vie, lui promettant ma gloire en l’autre, et le partage à l’héritage de mon père ; en foi de quoi j’ai signé le contrat irrévocable de la main de mon secrétaire.
Mais que sera cette voix, Seigneur, si vous ne vous faites vous-même entendre à ces insensés qui, oubliant le magnifique Spectacle de la Terre et des Cieux, n’en connaissent point d’autres que ceux qui leur sont préparés par le Démon ; qui, ne se souvenant plus des promesses de leur Baptême, vont continuellement les abjurer aux pieds des Trophées que le monde érige à la gloire du mensonge et de la volupté, et qui, ne craignant, ni la perte de l’innocence, ni le naufrage dans la foi, s’abandonnent au milieu des plus grands dangers. […] Ouvrez les yeux, sortez de votre léthargie, reprenez les sentiments de foi dont vous vous êtes malheureusement dépouillés, et vous reconnaîtrez que ces spectacles que vous excusez avec une espèce de frénésie, sont l’antipode du Christianisme, et que c’est le comble de l’impiété et de la folie de vouloir les justifier comme n’étant contraires ni à l’Evangile ni aux bonnes mœurs. […] On ne se familiarise point impunément avec les Spectacles, selon l’expression de Saint Bonaventure ; ils conduisent à l’impiété comme au crime, et la chose ne doit pas nous paraître extraordinaire, attendu que la foi s’éteint presque toujours là où les passions dominent. […] Examinez ceux qui travaillent pour le Théâtre, ceux qui récitent, ceux qui écoutent, et vous trouverez dans le plus grand nombre des personnes qui vivent sans espérance et sans foi. […] Si les choses ne vont pas jusqu’à cette extrémité, et si l’on conserve encore quelques étincelles de foi, ce n’est plus qu’une foi morte, une foi qu’on trouve le moyen d’allier avec la pratique extérieure de la loi.
« Ils charpentèrent aussi un purgatoire. » ae Tu le nommes (malin) pour te moquer de ce point de la foi catholique, et tu le mets en avant pour ne changer rien de ton train à mentir. […] J’ajoute que celui qui jouait Lucifer a pour nom Simon Vannerot, et que tous deux sont honnêtes enfants de belle expectation, jouissant encore aujourd’hui d’une pleine santé, sans avoir été ni peu ni prou atteints de maladie : de quoi te feront foi tes yeux et tes oreilles, si pour voir la laideur de tes mensonges il te prend fantaisie de t’en venir informer en cette ville. […] [NDE] Le texte de Gaule est accompagné d’une approbation datée du 18 octobre 1607 par Robert Berthelot, suffragant de Lyon, qui atteste « n’y avoir rient trouvé qui ne soit conforme à notre sainte foi et religion catholique : ains être digne de lumière, à fin de faire connaître les mauvais artifices dont usent d’ordinaire les mal affectés à la vérité » (ibid. […] Evoquer les hérésies de l’Eglise primitive est un moyen indirect d’attaquer la foi calviniste de l’auteur du Récit touchant la comédie. […] Il dévalorise ainsi ses arguments comme issu d’une foi partisane.