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87. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

La licence devoit moins être imputée aux Auteurs qu’au public (nous sommes devenus des saints) dont il falloit flatter la dépravation pour l’attirer (belle excuse ! […] Il dit encore : Ce qui doit le plus flatter M. du Belloy est sans doute l’estime des Anglois, qu’il appelle une raison suprême. […] après avoir rapporté le suffrage du Roi, de la Cour, de Paris, un François dira que l’estime des Anglois est ce qui doit le plus flatter !

88. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Ce discours vous devrait flatter bien sensiblement puisqu’il est tout contraire à celui qui vous a si rudement choqué : Mais si je ne me trompe, il vous déplaît encore plus que tout ce qu’a pu dire l’Auteur des lettres, et peut-être voudriez-vous à présent ne vous être pas piqué si mal à propos de ce qu’il a dit que les Poètes de Théâtre sont des empoisonneurs d’âmes. […] Il s’échauffe, il s’emporte, il se flatte, il s’offense et se passionne jusqu’à sortir de lui-même, pour entrer dans le sentiment des personnes qu’il représente. […] Il paraît assez par la profession que vous faites, et par la manière dont vous écrivez que vous craignez moins d’offenser Dieu que de ne plaire pas aux hommes ; puisque pour flatter la passion de quelques-uns, vous vous moquez de l’Ecriture, des Conciles, des Saints Pères, et des personnes qui tâchent d’imiter leurs vertus.

89. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Le quiétiste, content de jouir de sa propre fermeté, ne met pas à l'épreuve la vertu des autres, ne remue pas leurs passions ; le théâtre est plus zélé, il travaille à remuer, à flatter les passions de tout le monde. […] Que c'est mal connaître l'homme et ses passions, de se flatter qu'on en arrêtera à son gré le cours impétueux quand une fois le torrent a rompu la digue ! […] Lors même qu'un peu plus sage, il ne l'avale pas, il le regarde, le flaire, le savoure, en exprime le suc, et se flatte de n'en pas prendre le venin et de n'en être pas incommodé.

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