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55. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

J’admire quelquefois le zèle et les réflexions de nos Philosophes politiques sur le grand nombre des fêtes qui font chômer le travail de l’artisan et du laboureur. […] Si on ajoute une douzaine de fêtes, à quoi se trouve réduit le calendrier de plusieurs diocèses par le retranchement que la plupart des Evêques ont eu la condescendance d’y faire, ce sera la sixième partie. […] Mais s’il est vrai que le repos des fêtes est trop long pour le peuple, faut-il dans les spectacles lui offrir l’amorce dangereuse d’un nouvel amusement qui lui fait encore perdre son temps ? […] Or il est impossible que la loi du Prince ait été intimée dans cinq jours à toutes les provinces, et il serait ridicule qu’on n’eût fait la loi qu’après la fête, pour la réformer. […] Le retour des mêmes désordres les fit supprimer encore : que peut-on espérer quand l’engeance théâtrale se mêle à quelque fête ?

56. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Souvent il donnoit la communion lui-même, presque toute la journée, à des milliers de personnes ; il prêchoit chaque jour dans quelque Eglise, & faisoit lire ou prêcher dans les autres, contre les désordres de ce tems ; on y voyoit une foule immense, & ceux qui alloient masqués dans les rues, dès qu’ils l’appercevoient, s’ensuyoient au plus vite ; il fit défendre les masques les jours de fête & dimanche, & le vendredi, est l’honneur de la Passion. […] Bien des Evêques depuis un demi siécle, ont donné cette comédie à la France, contre toutes les regles, & au grand préjudice de la Réligion, par les innombrables variétés de leur liturgie ; mais Cahors s’est singuliérement distingué, par le ridicule de ses fêtes, de ses légendes, hymnes antiennes, canons dont plusieurs paroîtroient avec honneur, sur le théatre. […] L’un au Prône annonçoit des fêtes & des jeûnes que l’autre suprimoit ; car c’étoit un des artifices. Le nouveau suprimoit des fêtes & des jeûnes, la Paroisse qui l’adoptoit jouissoit de la dispense ; celle qui le refusoit étoit condamnée en punition, à célébrer la fête, & à faire le jeûne. […] Cet éloge de la danse adressé à Terpsicore, dans l’opera des fêtes Greques, est juste, & peint parfaitement le danger de la danse tous ses pas, ses mouvemens, ses attributs, ses regards, ses figures peignant & excitent des sentimens, des mouvemens, des rentations d’impureté.

57. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

L'origine et la célébration des Fêtes ridicules et mystérieuses, dont ces Jeux faisaient la plus sainte cérémonie, nous feront connaître ces vérités, malgré les vieilles obscurités qui les enveloppent, et qui les ont dérobées aux yeux des Modernes. […] Quoi qu'il en soit, ce nom qui dans l'intelligence véritable de sa propre signification ne convenait qu'à ceux qui s'occupaient aux Jeux Scéniques, passa depuis à tous les autres qui représentaient quelque chose sur la Scène, et qui dans la suite des temps furent mêlées à la célébration de cette Fête, pour la rendre plus pompeuse ou plus agréable. […] J'ose dire avant que de passer outre, que les extravagantes bouffonneries de cette Fête, et les Danses ridicules qui s'y pratiquaient, n'ont point été si particulières aux Païens, que le Christianisme n'en aitQuis quæso. […] souffert de semblables durant plusieurs années sous le nom de la Fête des Fats ou des Fous, et qui fut depuis abolie par le conseil de nos Théologiens, sur la Lettre qu'ils en écrivirent à tous les Évêques de France.

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