Ces fêtes ont été pour l’inauguration d’une statue & pour la réception d’un tableau. […] Remarquez que les plus grandes fêtes, les plus grands honneurs consistent en bruit, & en bruit qui ne dit rien. […] La fête fut terminée par un grand repas, la comédie & le bal, partie essentielles, & devenues d’étiquettes. […] tout dansoit, c’étoit des fêtes toutes dramatiques. […] Fête magnifique, ensemble incroyable, détail prétieux !
Il y a huit Conciles de France qui les ont tous rigoureusement défendues, spécialement ès jours de Fêtes et Dimanches. […] Et ailleurs il assure, « qu’il vaudrait mieux labourer et bêcher la terre, que de danser un jour de Fête ». […] dit ces paroles à ce propos : « Où sont les violons, les danses et les battements des mains, là sont les ténèbres des hommes, et la perdition des femmes, la tristesse des Anges et la fête des diables » : Apud Cornel. in Exod. c. 15. […] La danse dissipe et fait perdre ordinairement l’esprit de dévotion, et c’est la raison pourquoi elle est encore plus étroitement défendue ès jours de Dimanches et Fêtes, que nous sommes obligés de passer saintement, en assistant avec un esprit recueilli et attentif aux divins Offices et instructions Chrétiennes, comme aussi de vaquer à toute sorte de bonnes œuvres, ce qui est détourné par la danse, qui possède le cœur et les pensées de la plupart de ceux qui s’y adonnent.
Et, pour les déclarer par le menu, en premier lieu dit que, pendant lesdits jeux et tant qu’ils ont duré, le commun peuple, dès huit à neuf heures du matin ès jours de fêtes, délaissait sa messe paroissiale, sermon et vêpres, pour aller auxdits jeux garder sa place, et y être jusques à cinq heures du soir : ont cessé les prédications, car n’eussent eu les prédicateurs qui les eût écoutéesx. […] Et le plus souvent, les prêtres des paroisses, pour avoir leur passetemps d’aller auxdits jeux, ont délaissé dire vêpres ès fêtes, ou les ont dites tout seuls dès l’heure du midi, heure non accoutumée. […] [NDE] Que soit excommunié celui qui va aux spectacles, les jours de fêtes, en omettant l’assemblée de l’église [= des fidèles]. […] XII, « De vita et honestate clericorum », qui affirme que les jeux de théâtre (ludi theatrales) même sous le prétexte de l’habitude, ne doivent pas être pratiqués par les clercs dans les églises et qui condamne ces spectacles qui ne visent qu’à la dérision et sont parfois pratiqués, à l’occasion de certaines fêtes, par les diacres, sous-diacres et prêtres, voir l’éd. commentée par le Panormitain (voir infra n. 36), Abbatis Panormitani Commentaria in Tertium Decretalium Librum, Venise, apud Juntas, tome 6, 1588, f. 10. […] [NDE] Référence au Concile de Bâle (1435) qui dans sa session 20, chap. 11, dénonce ces spectacles de théâtre et de danse mêlant hommes et femmes, et ces banquets qui se font dans les églises à l’occasion de certaines fêtes, voir G.D.