Cette expression bouffonne & peu décente, qui est dans son style ordinaire, est un trait de satire, & contre les grands qui ont chassé la vertu & l’ont forcée de chercher ailleurs un azyle, & contre les petits chez qui elle est si rare qu’on ne s’attend pas de l’y trouver, fugitive & par tout étrangere, comme l’hirondelle, elle se niche où elle peut, dans quelques taudis. […] L’expression, qui, comme plusieurs autres de ce caractère, que ce bouffon met à tout moment dans la bouche de ses acteurs, ne signifie rien dans la phrase ; ces vilains termes, ce langage aussi plat qu’irréligieux ne sont que déceler un cœur dépravé, in abundantia cordis os loquitur ; & la mauvaise habitude qui, à tout propos, le séme dans la conversation sans esprit & sans goût.
On ne trouve dans les traductions l’ordonnance, les attitudes, les couleurs, les beautés ni les défauts de l’original : trop littérales, elles trahiroient le poëte & sa gloire, par des expressions, des métaphores basses dans notre langue, quoique nobles, dit-on, en anglois, où il n’y a point de mots bas. […] Les guerres des Protestans & de la Ligue, les troubles de la Regence de Médicis avoient formé l’esprit de Corneille, naturellement dur, & préparé celui des françois, une situation aussi favorable à la poësie, dont la sublimité tant vantée ne consiste le plus souvent que dans l’audace & l’insolence des pensées & des expressions républicaines, si analogues à son génie & à son siecle.
Je crois qu’une pareille femme pouvoit avoir des irruptions de tempérament (quelle expression ! […] Ces expressions Chrétiennes, que Plutarque ne connut jamais, ne sont qu’une dérision.