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85. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Il y eut des excès sans doute, tout le monde les condamne. […] Elle mourut dans son exil, la Reine lui fit rendre tous les honneurs dus à son rang, même avec excès ; les orateurs firent avec éclat son oraison funebre, en coulant légerement sur quelques éclipses qui étoient étrangeres à son cœur. […] La maison des Princes, l’Hôtel de Longueville ne désemplissoient point, la Duchesse revenue subitement y est traitée en Reine ; le Roi & la Reine relégués & comme emprisonnés au fond du Louvre, y vivent en chartreux, mais indignés à l’excès, embrassent les prisonniers, leur accordent tout, & prennent des mesures pour les arrêter. […] La Rochefoucault, irrité à l’excès de la préférence donnée à Nemours, se vengea cruellement de son infidelle. […] Cette réconciliation étoit fort difficile ; on étoit irrité contre elle à l’excès, & on n’avoit pas tort ; on redoutoit ses passions, son crédit, ses intrigues, ses talens ; on venoit d’en éprouver les effets.

86. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

La puissance temporelle est donc la véritable conservatrice d’une religion qui mérite tous nos respects ; car il est démontré, par des faits nombreux dont fourmille notre histoire, ainsi que celle de tous les peuples chrétiens, que si les prêtres n’avaient pas toujours rencontré dans la force et dans l’autorité séculière, une barrière contre leurs écarts, contre leur ambition et leur ignorance, cette même religion serait anéantie par les excès de ses propres ministres.

87. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

Au reste le dessein que je m’étais proposé, quand j’ai travaillé sur les Tragédies, a été de les examiner du côté des mœurs ; afin de bannir du Théâtre de la réforme toutes les Pièces où la passion d’amour est portée à des excès qui peuvent être préjudiciables plutôt qu’utiles : mais, en travaillant selon mon plan et, pour ainsi dire, en chemin faisant, j’ai trouvé que les désordres de l’amour étaient souvent si mal imaginés par les Poètes, qu’il m’a été quelquefois impossible de ne pas relever des défauts que j’ai cru apercevoir dans leurs Ouvrages ; et c’est sur cela que je crois devoir prévenir mon Lecteur, et lui faire connaître ce que je pense.

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