La Princesse y brilla par ses graces, son esprit, son discernement. […] Le Duc de la Rochefoucault y abjura ses amours, & ne porra ses vœux qu’à des Sévigné & la Fayette, qui lui firent passer sa vie dans les délices de l’esprit. […] Avoir été la plus aimable personne du monde, & la plus aimée, porté les lys sur la tête, (je ne sai ce que c’est) & donné à la France des héros & des héroïnes, avoir eu tous les dons de l’esprit & du corps, avoir possédé de grands biens, &c. […] Elle alla se renfermer chez les Carmelites de Bourges : mais elle y porta son esprit, & ne cessa d’intriguer par ses lettres, & de souffler le feu de la guerre ; elle y décida le Prince de Condé, qui reprit les armes. […] Le temps, ses promesses, ses soumissions, sa bonne conduite calmerent peu à peu les esprits ; elle parut à la Cour, y fut reçue fort froidement ; insensiblement on s’accoutuma à elle : ce ne fut qu’à force d’humiliation.
C’est l’intérêt propre que l’on a préféré à celui de l’État ; ce motif plein de force sur l’esprit humain, étouffe les leçons de la justice & de l’honnêteté ; mais dans la défense des Spectacles, l’ambition ne se trouve nullement intéressée, la tolérance n’est pas une dérogation aux droits du Prince, le peuple songeroit moins à la révolte, seroit moins occupé d’intrigues & de cabales, s’il étoit amusé dans un Amphithéâtre.
Le théatre est une chaire pestilencielle que cet esprit superbe a toujours opposé à la chaire de vérité.